En 2013, un roman faisait de Thierry Marx un secrétaire d’État à la Formation professionnelle. Une hypothèse qui s’éloigne de la fiction alors que Brigitte Macron aurait souhaité, selon une information du Parisien, que le chef du Mandarin Oriental rejoigne, sous son autorité, un comité pédagogique composé d’une quinzaine de personnalités pour former des adultes non diplômés. Les cercles du pouvoir se rapprochent inéluctablement des toques blanches. “Nous sommes aujourd’hui dans une société du virtuel, où le métier de chef apparaît lui comme du concret”, envisage le chef Clément Leroy, qui constate que, dans chaque événement important, un chef est présent et pas uniquement du côté de la porte de service. “Alain Ducasse est un ambassadeur à part entière. Il est très proche des autorités à l’étranger”, constate-t-il.
Côme de Chérisey, l’ancien patron de Gault&Millau, ne cesse de le clamer : “Les cuisiniers ont un rôle fondamental à jouer dans la société.” De son côté, Bernard Boutboul fin observateur du secteur avec son cabinet Gira Conseil, “verrai[t] bien Anne-Sophie Pic prendre des responsabilités politiques.” Pour le restaurateur très engagé Xavier Denamur, la parole des chefs reste pourtant bridée : “Vous imaginez un grand cuisinier évoluant dans un établissement détenu par le sultan de Brunei, relayer les propos de George Clooney ?”
Thierry Marx : “Si j’étais appelé au Gouvernement, j’accepterais”
L’Hôtellerie Restauration : Est-ce un danger pour l’activité d’un cuisinier de prendre des positions publiques ?
Thierry Marx : Il n’y a pas de danger à s’exprimer sur des questions environnementales ou sociales qui sont des sujets sur lesquels nous travaillons au quotidien. C’est une démarche positive et citoyenne. Il n’y a pas de message politique dans ces réflexions mais plutôt l’envie de rassembler autour d’une cause commune.
Comment les chefs peuvent s’engager ?
Cela fait vingt-cinq ans que je travaille dans l’économie sociale. Il ne s’agit pas d’agir de manière sporadique en voulant passer pour de bons apôtres devant une caméra. Seule l’action sur le fond et la durée peuvent avoir de vrais effets.
Si vous étiez appelé au gouvernement, vous accepteriez ?
Oui bien-sûr ! Servir fait partie de ma démarche personnelle, donc oui je le ferais. Il y a de très jolies choses qui ont déjà été faites par les gouvernements successifs pour la formation professionnelle et les personnes éloignées de l’emploi. Mais je constate que le mouvement s’est accéléré ces derniers mois. De nombreuses mesures ont été et sont en train d’être prises pour aider les personnes en situation de précarité à retrouver le chemin d’une formation et d’un projet professionnel. Donc bien sûr, je reste très impliqué.
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Publié par Francois PONT
lundi 3 juin 2019