Tout restaurateur est tenu de communiquer un fatras d'informations à ses clients, par une réglementation qui s'apparente de plus en plus à un inventaire à la Prévert.
À l'extérieur de son établissement, il doit indiquer le type de licence qu'il possède pour servir des boissons alcoolisées et faire part des tarifs qu'il pratique, par l'affichage des prix des menus, de la carte du jour et des vins. Bien sûr, ces informations doivent être identiques à celles mises à disposition de la clientèle sur les cartes et ardoises. Sur les murs, il ne doit pas oublier d'apposer la signalétique rappelant le principe d'interdiction de fumer, ni l'affiche relative à la protection des mineurs et de la répression de l'ivresse publique.
Mais jusqu'à présent, les restaurants n'étaient contraints par aucune obligation d'information concernant les conditions d'élaboration des plats à l'exception toutefois, depuis 2002 et le scandale de la vache folle, de celle de mentionner l'origine des morceaux de viandes bovines proposés, en indiquant le pays de naissance, d'élevage et d'abattage sur un affichage spécifique ou dans les menus.
Bien entendu, le professionnel doit satisfaire à une obligation générale de loyauté en ne trompant pas le client sur le type de produits ou de plats servis. Il est, en la matière, contrôlé par les services de la répression des fraudes, qui vérifient l'adéquation entre les produits proposés et leur description sur les cartes. Certains professionnels valorisaient leur cuisine en utilisant le qualificatif de 'fait maison', mention qui, faute de réglementation, donnait lieu à des abus. Le décret du 11 juillet dernier a doté cette appellation d'un sens juridique, précisant la nature des produits utilisés comme les conditions d'élaboration.
Dernière nouvelle en date : à compter du 13 décembre prochain, les chefs devront informer les consommateurs sur la présence de l'un des 14 allergènes à déclaration obligatoire dans leurs plats. Mais leur restera-t-il encore du temps pour cuisiner, une fois qu'ils auront procédé à tous ces affichages ?
Publié par Pascale CARBILLET