Malgré un contexte économique tendu, la franchise séduit un nombre croissant de candidats. Parmi les Français souhaitant créer leur entreprise, 41 % envisagent d'y recourir, indique l'enquête annuelle 2014 Banque populaire-FFF-CSA. Mais pour franchir ce cap, encore faut-il correspondre aux exigences des têtes de réseaux. "Les candidats doivent avoir des compétences en gestion financière et en management d'équipes, car nos restaurants sont de véritables PME. Les deux profils les plus répandus sont des personnes ayant une expérience dans le commerce, et des restaurateurs indépendants qui souhaitent passer sous enseigne", note Christophe Mauxion, directeur général de La Boucherie. Les cadres et les chefs d'entreprise sont particulièrement prisés. Toutefois, certains réseaux plus jeunes, comme Bagel Corner ou Bistro Régent Grill, se montrent plus flexibles. Leur objectif ? Dénicher des "candidats déterminés, à l'esprit commerçant".
Autre critère d'importance : l'apport personnel. L'investissement (hors droit au bail) est compris entre 100 et 340 K€ en moyenne en restauration rapide, et peut monter jusqu'à 800 K€ pour des formats plus ambitieux de restauration assise. Les futurs franchisés doivent généralement injecter une somme égale ou supérieure à 30 % de ce montant total. Ils devront aussi s'acquitter de redevances directes et publicitaires annuelles (entre 4 et 8 % du chiffre d'affaires hors taxes), ainsi que de droits d'entrée : versés au moment de l'adhésion, ces derniers financent l'accès au concept et le transfert du savoir-faire de l'enseigne, via la formation et l'assistance – deux aspects essentiels du succès d'un franchisé.
Un accompagnement précieux
La formation initiale alterne entre théorie (spécificités techniques du métier, management, aspects juridiques) et pratique. Sa durée varie en fonction de l'enseigne et du profil du franchisé. "La formation initiale est de trois semaines pour des professionnels dans nos pilotes, et de cinq semaines pour des non-professionnels", glisse Patrick Bachey, directeur du développement pour Bistro Régent Grill.
L'accompagnement, quant à lui, démarre en amont de l'ouverture. "Nous transmettons au partenaire, après signature du document d'information précontractuelle, un tableur pour établir un prévisionnel sur cinq ans ainsi qu'un business plan qui permettra de présenter le concept dans son intégralité au service bancaire", précise Pierre-Nicolas Senné, responsable du développement commercial de 231 East Street. Il est fréquent que le franchiseur s'implique dans le choix de l'emplacement et qu'il recommande des fournisseurs ou des architectes pour l'aménagement du local.
L'animateur joue également un rôle essentiel, comme l'explique Claire Régent-Zuliani, responsable intégration de l'enseigne La Mie Câline : "L'animateur aide le franchisé avant l'ouverture de son magasin avec les premières commandes, la mise en place de l'organisation... Il est présent la première semaine d'ouverture, puis il visite régulièrement les magasins afin d'échanger avec eux sur les axes d'améliorations et les plans d'actions à mettre en place". Tout au long de l'année, le franchisé bénéficiera d'outils en marketing et communication, de la formation continue, de commissions techniques, d'ateliers, d'échanges Intranet… Autant d'initiatives qui permettent de faciliter la vie des franchisés et d'entretenir un esprit de cohésion au sein du réseau.
Publié par Violaine BRISSART