Face aux dérives des plateformes de réservation, les professionnels voient-il enfin le bout du tunnel ? Deux événements marquent un point important dans le combat mené contre leur arrogance commerciale : d'abord l'action de la mairie de Paris qui a clairement menacé Airbnb et consorts d'aller en justice si elles ne retiraient pas les annonces non accompagnées du numéro d'enregistrement délivré par la ville, désormais obligatoire. Les plateformes ont elles aussi des responsabilités.
L'autre fait notable, c'est l'attitude de Bercy qui a immédiatement convoqué le dirigeant d'Airbnb France après que la presse a dévoilé la mise à disposition d'une carte prépayée pour le règlement des loyers. Les sommes transitent par un compte à Gibraltar et les loueurs peuvent s'en servir pour des achats ou des retraits d'argent en liquide. Une incitation à la fraude fiscale. Au terme de ce rendez-vous, Bercy a indiqué qu'Airbnb la retirait du marché français.
En guise de cadeau de Noël, les organisations professionnelles auraient aimé cependant que les deux décrets d'application restant en suspens de la loi pour une République numérique (2016) soient publiés : l'un concerne les modalités des sanctions encourues par les plateformes qui n'appliquent pas la législation, l'autre la transmission automatique des données au fisc.
En novembre, à Reims, lors du congrès national de l'Umih, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a bien confirmé leur publication. Alors pourquoi pas une petite livraison express, au pied du sapin ou pour le 1er janvier, histoire de continuer à faire avancer les choses ?
mercredi 20 décembre 2017