Les hôteliers et les restaurateurs parisiens seraient confrontés à plus d’obstacles qu’ailleurs, en particulier lors d’une ouverture. Mais les affaires bien installées sont également confrontées à des changements des règles municipales parfois aux lourdes conséquences financières. Dernier point de crispation en date, les façades faussement végétalisées, qui fleurissent un peu partout dans la ville. “Certains restaurateurs ont investi plus de 30 000 € pour ‘fleurir’ leur façade. Aujourd’hui, la ville envisage d’interdire ces décorations qui sont le plus souvent en plastique, ce qui, il est vrai, ne va pas dans le sens de l’époque. Nous comptons bien agir pour laisser le temps nécessaire aux restaurateurs d’amortir en douceur ces investissements avant de les remplacer, par exemple, par du fleurissement naturel”, explique Pascal Mousset, président du GHR d’Île-de-France, qui se veut compréhensif face à ces règles qui changent.
“On aurait aimé que la ville agisse plus vite pour légiférer et éviter des investissements inutiles, mais il faut bien comprendre que Paris peut se faire surprendre par des phénomènes nouveaux qui méritent un peu de temps avant d’être arbitrés. Mais la ville reste à notre écoute, car elle est comptable de nos efforts”, estime le syndicaliste. Les fleurs ne sont pas toutes en plastiques, celles en soie pourraient recevoir un traitement plus nuancé de la ville.
“Regardez ce que sont devenues les premières terrasses éphémères bâties avec des palettes, aujourd’hui elles sont bien plus esthétiques. Il faut un peu de temps pour réguler. En outre, nous avons été entendus sur l’ouverture des terrasses jusqu’à minuit pendant les Jeux olympiques. Le projet serait que cela devienne la règle pour les prochains étés. Il faut convaincre, argumenter sans cesse”, constate Franck Delvau, président de l’Umih Île-de-France.
Des progrès
Le dialogue avec la municipalité a aussi du bon. “Nous avons été consultés pour l’ouverture d’une quinzaine de contre-terrasses sur les Champs-Élysées. Elles sont identiques avec un toit. Elles permettent de travailler, même sous les intempéries, avec une électricité autonome. Elles sont onéreuses, mais c’est un vrai progrès qui devrait bénéficier à d’autres restaurateurs”, s’enthousiasme Pascal Mousset. “Depuis le Covid, 4 500 établissements ont obtenu une terrasse passant de 4 à 30 tables sur ces extensions. On a mené des actions contre les ‘dark-stores’ avec des résultats. On lutte contre les meublés touristiques. Avec l’appui du GHR et de la Mairie, on a même relancé cette année la course des garçons de café avec le succès que l’on sait !”, conclut Franck Delvau, qui considère que si les règles peuvent souvent changer à Paris, elles peuvent aussi apporter, à terme, des évolutions positives pour la profession.
Publié par Francois PONT