"J’ai souhaité un congrès studieux." Thierry Marx, président de l’Umih, souhaite amener une réflexion sur l’avenir à travers son premier congrès, qui se déroulera du 28 au 30 novembre à Angers. "Nous devons prendre le temps de réfléchir pendant ce congrès. On doit travailler sur le fond. Nous devons nous questionner sur l’impact social et environnemental. C’est absolument nécessaire de regarder la société en face. On est dans une société avec des modèles économiques du XXe siècle. Je crois qu’à une chose : l’anticipation. Anticiper beaucoup pour improviser tout le temps. Questionnons-nous : où se voit-on dans dix ans ?",
Les temps forts du congrès
• Parmi les intervenants, l'intervention du philosophe Français André Comte-Sponville. "Il est absolument nécessaire de prendre de la hauteur sur nos problématiques pour anticiper”, explique Thierry Marx.
• L'énergie et la transition écologique. "Il y a des établissements qui sont trop coûteux en énergie. Il faut régler ça, il faut prendre le tourisme vert en compte", insiste Thierry Marx. L’intervention du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, est attendu sur cette question. Dans cette même logique, une table ronde a été prévue avec des intervenants variés (Ademe, EDF, Enviro développement, Clorofil, Take a waste) pour répondre aux questions autour de la transition écologique, de l’énergie, de l’eau, des déchets, du gaspillage alimentaire.
• Autre point crucial de ce congrès : les débats autour de l’emploi et de la relation au travail, les problématiques de logement, le recrutement des personnes très éloignées de l’emploi… avec le discours de Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises. "Pourquoi le travail n’émancipe plus depuis 40 ans ? Quand on paye quelqu’un 1800 € et qu’il lui reste 1 300 €, ce n’est pas évident de lui expliquer que c’est pour la solidarité. Il faut peut-être envisager une replanification de nos métiers : revoir les horaires, les jours de travail", selon Thierry Marx.
Le journaliste Vincent Ferniot animera les débats. "C’est une personne qui peut relever des incohérences parfois dans nos propos, qui va relever le débat sainement."
Enfin, ce congrès sera également l’occasion d’échanger sur différents points qui permettent, selon le président du syndicat, "d’avoir un vrai regard sur la société" :
- Airbnb : "L’acteur est devenu une véritable plateforme touristique. On n’est pas contre le progrès mais il faut légiférer. Airbnb est une niche fiscale. Pourquoi les hôteliers n’en bénéficient-ils pas ? Ça nous cause des problèmes de logement pour les saisonniers et avec les Jeux olympiques qui arrivent, il y a aussi des soucis de sécurité."
- Digital Markets Act : "Sur le digital, on a l’impression que tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais c’est quasiment Google qui prend le pouvoir et s’organise avec ses partenaires comme Tripadvisor, Booking.com… Des lois arrivent, comme la législation sur les marchés numériques [DMA."
- Dark kitchen : "Nous devons nous interroger sur le type de cuisine que l’on veut dans dix ans. On doit légiférer pour plus de transparence."
- Transmission : "De nombreux établissements, essentiellement qui font du fait maison, disparaissent chaque année faute de repreneurs. On doit s’interroger sur la transmission. Peut-être qu’il faut assouplir la fiscalité dans certaines zones rurales, il faut se réinventer, s’adapter, pour continuer à faire vivre ces établissements qui doivent se transformer en tiers-lieux."
- Comme chaque année, auront également lieu les assemblées générales des différentes branches professionnelles (restauration, hôtellerie, café-bar-brasserie et établissements de nuit, saisonnier et traiteur).
Publié par Romy CARRERE