Thierry Marx (candidat à l'élection de l'Umih) : "Le syndicalisme, ce n'est pas simplement être force d'opposition, c'est aussi être force de proposition"

Le chef étoilé Thierry Marx (Mandarin Oriental) se porte candidat à la présidence confédérale de l'Umih, dont l'élection se déroulera le 27 octobre prochain. Il est accompagné par Éric Abihssira, président de la Fédération hôtellerie restauration et Tourisme Nice Côte d'Azur, en qualité de colistier. 

Publié le 30 septembre 2022 à 14:06

L'Hôtellerie Restauration : Vous êtes candidat à la présidence de l’Umih. Qu'est-ce qui a motivé votre candidature ?

Thierry Marx : L’Umih rassemble des entreprises d’une très grande diversité : le restaurant, étoilé ou non, l’hôtel, le palace, la thalasso, le bar-café, le traiteur, l’établissement de nuit... Son organisation fédérale et son maillage territorial, avec plus de 2 000 élus en métropole comme en Outre-mer, nous permettent de porter un regard aiguisé sur les enjeux du secteur. Je suis candidat à la présidence de l’Umih, avec Éric Abihssira, président de la Fédération de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme (FHRT) Nice Côte d’Azur, pour être le porte-voix de toutes nos entreprises, et pas seulement de ses success stories. Aujourd’hui, nous nous présentons avec un projet, des propositions, que nous vous soumettons. Nous avons un mois pour en débattre ensemble, les enrichir et finaliser cette feuille de route qui marquera les quatre prochaines années de notre organisation. L’Umih est n° 1 grâce à ses adhérents, ses élus, qui l’ont patiemment construite, à l’instar de notre ancien chef étoilé André Daguin, l’un des plus fervents défenseurs de nos métiers de l’hôtellerie-restauration. Je suis candidat à la présidence de l’Umih pour poursuivre cette histoire et me mettre au service de la profession. Je porterai cette ambition avec calme mais fermeté, avec respect mais intransigeance, mais toujours avec passion.

Quelles sont justement les propositions majeures que vous présentez ? 

Il faut d'abord voir le présent. Nous avons l'effet ciseaux des prêts garantis par l'État (PGE), les matières premières dont les prix s'envolent, le recrutement... Nous devons améliorer l'impact social pour nos collaborateurs et nous-mêmes. Il faut travailler sur cette sortie de crise sanitaire. N'oublions pas que certaines entreprises sortent de la crise très fragilisées, notament dans les milieux ruraux. Nous devons mettre en place des mesures économiques pour savoir vers quel tourisme se tourner pour demain. Il y a une véritable transition en matière de développement durable à amorcer, j'y crois profondément, mais nous avons pris beaucoup de retard, notamment en ruralité et surtout s'agissant des indépendants. Comment on les aide dans cette transition ? Comment on aide les indépendants, ceux qui ont mis leurs derniers deniers dans leur entreprise ? Avec 35 000 adhérents, on ne pèse pas assez, il faut rassembler toutes les forces vives, pour que les plus forts et les plus solides partagent leur expérience et leur poids économique. L'Umih est un outil performant pour nous aider à grandir.

Vous êtes déjà très occupé professionnellement. Comment allez-vous pouvoir porter le projet de l’Umih ? Allez-vous conserver toutes vos activités ? 

Je comprends votre question. Je me la suis bien évidemment posée mais l’urgence de la situation m’a convaincu d’y aller. Je m’engage à consacrer une journée et demie par semaine à l’Umih. Mais surtout, j’ai appris dans mes fonctions à travailler avec des personnes très différentes, à partager les responsabilités, bref à faire confiance. La distance qui nous sépare ne doit pas être un handicap pour nous écouter, nous parler régulièrement. 

Êtes-vous en faveur d'un rapprochement entre les différents syndicats patronaux ? 

Je suis un homme de rassemblement. On pèsera lourd dans le régalien si on est rassemblés. Je ne revendique pas une présidence hégémonique, c'est pour ça que je me présente avec un hôtelier indépendant. Mais c'est une évidence qu'il faut se rassembler. Il faut être les uns avec les autres. Le syndicalisme ce n'est pas simplement être force d'opposition, c'est aussi être force de proposition.

Le GNC est un regroupement de chaînes hôtelières, intégré à l'Umih. Selon-vous, l'Umih a-t-elle vocation à représenter toutes les corporations possibles du secteur ? 

Bien sûr, on doit être les uns avec les autres. Il faut admettre que certains sont regroupés dans des chaînes et qu'il y a à côté les indépendants. Pour y parvenir, l'une de mes premières décisions sera de mettre en place une task force la plus ouverte et la plus représentative possible de tous nos métiers et de tous nos territoires. Elle aura vocation à accompagner la mise en œuvre du plan d’action de notre profession aux côtés des fédérations et des élus, des syndicats associés, le GNC, la CSLMF et France Thalasso, sans oublier nos structures interdépartementales, l’Umih Prestige, le SNEG & Co, l’Umih Bowling-Loisirs et l’Umih Nuit. Tout le monde doit être associé, nos chefs d’entreprises aussi. Pour cela, je doterai les fédérations de nouveaux outils pour leur permettre de consulter leurs adhérents plus simplement. L’Umih doit se moderniser. J’apporterai aussi mon expérience dans ce domaine. Et il faut que les plus grands aident les plus petits. On est amené à avoir une véritable diversité en France. Et quand ça marche pour les uns, ça marche pour tous les autres. 

Pouvez-vous détailler cette idée de task force ? 

Il s'agit de créer une plateforme plus interactive, pour que chaque adhérent, peu importe où il se situe, puisse participer activement aux décisions du bureau. Il faut centraliser le bureau mais je tiens à le faire avec les adhérents. On va aller chercher les compétences avec les adhérents, pas simplement en faisant appel à des consultants extérieurs. Cette plateforme doit être interactive pour faire remonter toutes les idées des régions, ce qui nous permettra de développer nos établissements de façon plus horizontale plus retrouver un maillage territoriale plus important. 

 

Vous allez inaugurer, en 2023, votre dixième école Cuisine, mode d'emploi, à Magny-les-Hameaux, dans les Yvelines. Allez-vous continuer de développer ces établissements ?

Bien entendu. On va continuer à développer, on va l'aggrandir notamment aux métiers du service et aux activités de maintenance. Notre coeur de métier c'est la cuisine, le service et la boulangerie. Mais on doit former plus vite des personnes qui peuvent entrer dans nos métiers, et notamment nos saisonniers. On ne remet pas en cause l'école publique ou les CFA, ce n'est pas le même public. À la réouverture de nos établissements, nous sommes allés chercher des personnes qui n'avaient pas les standards d'un cuisiner de base, il faut donc les former vite et bien. Nous nous adressons majoritairement à des personnes très éloignées de l'emploi. Ce sont des écoles d'inclusion qui permettent aussi à des personnes en reconversion, mais qui n'ont pas le budget, de se former. C'est un vrai projet que l'on propose, et pas seulement la formation à un métier. Aujourd'hui, nous avons formé 6 500 personnes et un taux de 92 % de retour à l'emploi. Après 11 semaines de formation, ce sont ensuite les professionnels qui prennent le relais, ils savent valider la montée en compétence dans leur entreprise. Si on met trop de temps entre le désir d'entrer dans le métier, la formation et l'arrivée dans le métier, avec une rémunération qui ne suit pas, ça ne va pas dans le sens d'embaucher plus dans nos métiers de service. Se former à l'hospitalité à la française prend du temps, mais il faut le faire dans de bonnes conditions, avec les rémunérations qui vont avec. 

UMIH Thierry Marx #EricAbihssira#


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Publié par Romy CARRERE



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