Pourquoi les CHR ont-ils du mal à recruter ?

L'Hôtellerie Restauration et CHD Expert ont mené une enquête auprès de 4 998 professionnels sur les difficultés que ces derniers rencontrent en termes d'embauche. Résultats.

Publié le 29 avril 2016 à 13:22
L'Hôtellerie Restauration et le cabinet CHD Expert ont lancé une enquête en avril 2016 auprès des professionnels de l'hôtellerie-restauration pour savoir pourquoi, selon eux, le recrutement est compliqué dans ce secteur. L'enquête a enregistré 4 998 répondants (3 699 employés et 1 299 employeurs). 

Pour la majorité des salariés (63 %), si les entreprises du secteur ont du mal à recruter, c'est parce que les salaires sont trop faibles. Suivent les heures supplémentaires non payées (51 %), des horaires (46 %) ou un rythme de vie (43 %) trop contraignants, trop de mauvais patrons (40 %), un métier difficile physiquement (39 %), un volume d'heures trop important (34 %), les jours de repos non consécutifs (27 %), le turnover (27 %)...

Du côté des employeurs, une petite majorité (52 %) estime les horaires trop contraignants sont la première cause des difficultés recrutement. Le rythme de vie est également fortement mis en cause (51 %). Parmi les autres problèmes soulevés : la difficulté physique du métier (42 %), le manque de candidatures (36 %), le turnover (36 %), trop de mauvais salariés (33 %), la mauvaise image de la profession (33 %), le manque de formation du personnel (31 %), le volume d'heures trop important (25 %)...

À noter que 2 % des employeurs et 4 % de salariés estiment qu'il n'y a aucune difficulté à recruter.

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Publié par Romy CARRERE



Commentaires
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Yves CINOTTI

samedi 30 avril 2016

Il est bien normal que les employeurs n'évoquent pas les heures supplémentaires non rémunérées alors que 51 % des employés le font. Les employeurs emploient souvent le joli mot de 'passion', ce qui cache en réalité l'acceptation (avec le sourire, s'il vous plait) d'horaires à rallonge non rémunérés.
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Anonyme

samedi 30 avril 2016

Malheureusement d'accord en partie avec ce commentaire mais comment expliquer au grand public que notre profession est soumise au droit commun du travail alors que nous avons des horaires totalement 'décalés' par rapport au commun des mortels, contraint de s'adapter à des clients qui peuvent venir au restaurant aussi bien à 12 h qu'à 14 h, rester à table aussi longtemps qu'ils le souhaitent ... sans penser une seule minute que nous avons toutes ces contraintes de gestion...Dominique R
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christian ZANET

samedi 30 avril 2016

Nouveau venu dans le monde de la restauration (il s'agit pour moi d'une réorientation professionnelle avec la création d'une affaire suite à la perte de mon emploi de salarié) j'ai été désagréablement surpris par la mentalité des salariés du CHR qui en règle générale considère le patron comme un méchant qui les exploitent (je rappelle que j'ai été un gentil salarié pendant 35 ans) alors que je règle les dépassement d'horaire dès la première minute et que je propose des horaires de travail identiques au horaires de bureau (étant fermé le soir, les Week End, les jours fériés) Heureusement après 3 ans d'exploitation mon équipe est maintenant composée à 80% de personnes ayant un bon état d'esprit, impliqué et soucieux du développement de l'affaire et de la pérennité de leur job
Il ne faut pas désespérer!
Cordialement
Christian
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patrick SAINT-JALMES

samedi 30 avril 2016

bonjour je suis d'accord avec les heures mais si nos brave clients respecterai eux même nos heures de travail tous ce passerai bien car quand des français font gréve pour les 35h et qu'il oses ce pointer au restaurant a 22 h et qu'on les refuse alors je pense qu'il doit eux aussi a nous respecter et nous on travail tous les wd et on ne dit rien alors que tous le monde travail et la France se portera bien merci
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Yves CINOTTI

samedi 30 avril 2016

Que les horaires soient décalés, c'est une réalité qui ne changera pas. Que les heures supplémentaires ne soient pas rémunérées, c'est illégal et cela explique que l'on ne trouve pas toujours les employés que l'on voudrait et que la majorité des élèves formés en lycée hôtelier, au bout de cinq ans, a quitté la profession.
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patrick SAINT-JALMES

dimanche 1 mai 2016

je suis d'accord mais il faut aussi que les école ne leur en mettre plein les yeux en leur qu'on gagne 3000 e en sortant d’école moi je suis a mon compte depuis 27 ans et je gagne pas ça et je fait 10 h par jour et il faut taper dans le tas
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VICKY DJAMA

dimanche 1 mai 2016

C'est en tant qu'employeur que j'ai répondu au sondage, surprise, l'option salaire trop bas ne figurait pas parmi les les réponses, pourtant, c'est pour moi le principal frein , nous demandons trop par rapport à ce que nous payons , Vous n'avez qu'à payez plus me direz vous , et bien, on fait au mieux pour tendre vers une rémunération juste dans la mesure de nos moyens mais cela reste insuffisant pour rémunérer les efforts fournis : pas de week end, pas de vie sociale, répercussion sur le couple, santé qui en prend un coup...
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L'Hôtellerie Restauration

dimanche 1 mai 2016

Vicky Djama, du côté des employeurs la question était : pensez-vous que les salariés réclament des prestations salariales trop élevées.
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Alexia ALLAIRE

lundi 2 mai 2016

Les salaires sont trop faibles pour un problème lié au taux horaire pour certain.e.s, et de l'autre (le mien aujourd'hui à 4 ans de vie professionnelle en cuisine suite à une reconversion), les heures non-payées.
Je profite de cette discussion pour revenir sur des points qui me sembles essentiels.
Quand on travaille en moyenne et au mieux de 8h à 14h30 (on est bien content quand on peut partir à 14h30) soit 6h pause déduite le matin, et 17h-23h00 (pareil, on est bien content si on rends son tablier à 23H), soit 5,5h pause déduite, donc 11,5h travail hebdo ->soit 57,5 heures hebdo pour l'exemple cité.
Multiplié par 7,50€ net/h et 3,3 semaines, ça ramène un net à 1423€.
Ça m'irai financièrement et psychologiquement.
Parce que le bénévolat capitaliste, je trouve que c'est un ___gros___ problème à éradiquer dans nos beaux métiers.
Aujourd'hui, quand on me propose un contrat à 35h en coupure, sans donner trop de détails, ou en disant clairement (et là, c'est tout de même incroyable) : 'par contre je te préviens, faut pas rêver, on fait plus d'heures et on s'assoit dessus', ça m'attriste vigoureusement.
Surtout quand c'est un jeune chef exécutif, plein de savoirs-faire, un magnifique professionnel, très bon manageur aussi mais qui applique ce qu'on lui dit. C'est ça qui est transmis? C'est ça les valeurs, encore aujourd'hui??
Toutes les entreprises ont des charges, des contraintes, les entrepreneur.e.s des ambitions, accessibles ou pas en l'état mais, en tout cas, des difficultés auxquelles elles doivent faire face. Prendre des risques c'est aussi savoir mesurer ces risques.
Et ce n'est pas à celles et ceux qui ne capitalise rien avec l'entreprise, qui ont à peine de quoi vivre, en étant socialement splités, à endosser les fêlures de celles-ci. Ou alors il faudrait mutualiser le 4x4 du chef entrepreneur afin que tout le monde puisse jouir des privilèges et confort de ceux qui enflent sur nos sueurs et notre passion. Nion? :)
J'aime vraiment ce métier. J'aime avoir mes couteaux affûtés, avoir mon espace de travail propres et travailler des produits d’exception, ou travailler des produits simples du quotidien dans l'objectif de continuer d'acquérir des gestes et des techniques pour allier les 'besoins primaires' au plaisir des sens, et créer un moment de bien-être pour les client.e.s, même lorsqu'ils sont en retard...
Mais subir l'inaptitude managériale de bien des chefs et/ou entrepreneurs, le sexisme, ou bien les sautes d'humeurs violentes ou 'juste' méprisantes, le racisme, qui à bien libre tribune aussi, j'en ai été fort témoin!, de bien des chefs de l’establishment, ça pique dans l'estime de son métier.
Il serait temps au XXIème siècle que ces comportements, ces 'usages' soient plus dénoncés, moins acceptés, et ne soient plus couverts par des syndicats de patrons ou autres minimisations ou invisibilisation de quelques sortes que ce soit.
Et bravo aux entrepreneur.e.s qui sont respectueux de leurs collaborateurs et collaboratrices, qui (lorsqu'ils ont de la place) offres des espaces pour la coupure autres que des quais de livraisons sur des chaises en bois, dans le froid l'hiver, bravo aux nouveaux entrepreneur.e.s qui choisissent d'autres modèles que ces vieux schémas dénoncés ici.
Merci à cette tribune d'exister pour pouvoir échanger et de fait, rester debout.

Et je profite de ce post pour remercier le journal et tout.e.s ces professionnel.le.s qui y collaborent, pour mettre à disposition autant de ressources, dont je dispose quotidiennement.

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