Si Lloyd Tropeano a cette année les honneurs du Michelin, c'est à l'amour pour Laetitia Hernandez, sa compagne, qui souhaitait se rapprocher de sa famille, et à une annonce parue dans les colonnes de L'Hôtellerie Restauration, qu'il le doit… Sans oublier son talent de cuisinier, bien entendu.
Il a grandi dans le Cantal où ses parents tenaient un café. "Ensuite, j'ai rencontré les bonnes personnes au bon moment !", reconnaît-il. Le chef Louis-Bernard Puech, à Calvinet, d'abord, au côté duquel il obtient son BP. "Là, j'ai compris ce qu'était la cuisine. C'est lui qui m'a envoyé chez Régis Marcon."
Au bout de cinq ans, lorsque le nouvel établissement a ouvert ses portes à Saint-Bonnet-le-Froid, Lloyd a pris en charge le bistrot La Coulemelle pendant trois ans. "C'était une vraie preuve de confiance. Mais quand j'ai eu le sentiment d'avoir fait le tour de la question, j'ai préféré partir." Quelques mois plus tard, la fameuse annonce pour un restaurant situé à Lagarde d'Apt (84) offrait au couple une opportunité. "Nous avons visité l'établissement le 14 juillet 2010, se souvient Laetitia, et cela correspondait parfaitement à ce que l'on voulait. On pouvait y travailler juste à deux et j'étais de retour chez moi." Et elle, spécialisée dans le commerce international, allait apprendre un nouveau métier.
Silo de missile
Le lien où ils se sont installés était quelques années plus tôt un bâtiment militaire associé à un silo de missile de la force de dissuasion nucléaire. Après son démantèlement, cette sorte de bunker a été rachetée par la commune de Lagarde d'Apt pour y créer un restaurant, Le Bistrot de Lagarde. Les premiers locataires n'ayant pas réussi à s'y imposer, le challenge était de taille. "C'était un peu Bagdad café, s'amuse le cuisinier. Un bâtiment et le désert autour, sur ce plateau à 1 100 mètres d'altitude où le vent souffle souvent." Pas un problème en soi pour le couple.
"J'aime les bonnes tables, explique Elisabeth Murat, maire de ce village de 37 habitants, et je me suis renseigné auprès de Régis Marcon. Leur candidature offrait des garanties. Je ne regrette pas mon choix, j'ai retrouvé chez le chef la notion artistique de ce métier." Elle a donc facilité l'agrandissement du lieu et suivi la croissance rapide de ce bistrot très gastronomique. "Depuis 2013, on est complet avec une bonne semaine d'avance et notre plus belle réussite, c'est de faire venir les clients jusqu'ici !", se réjouit Lloyd Tropeano.
Publié par Jean BERNARD
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