L’Hôtellerie Restauration : Vous venez d’ouvrir une huitième adresse sur l’île d’Yeu. Pourquoi ce choix ?
Guillaume Foucher : Le groupe Les Domaines de Fontenille est imminemment lié à notre vie à tous les deux [avec Frédéric Biousse, NDLR], et nous avions envie d’iode, mais un peu plus haut qu’Hossegor [où le groupe a ouvert les Hortensias du Lac]. On a commencé à prospecter en Bretagne. On a loué un camping-car à Brest et sommes allés, en quinze jours, jusqu’à Angoulême, en longeant la côte. Nous avons finalement repéré six lieux. Notre dernière destination était sur l’île d’Yeu. C’est un condensé de tous les paysages qu’on avait repérés, avec une île très préservée. On y trouve à la fois des plages de sable blanc, mais aussi des falaises. Nous avons très vite senti l’art, la culture et la tradition populaire présents sur cette île. Parce que nous sommes éloignés du continent [à 45 minutes environ en bateau], on s’y sent à l’abri. Nous avons convaincu l’ancien propriétaire de nous céder l’hôtel, qu’il avait lui-même racheté deux ans plus tôt. Ils avaient réalisé des travaux, donc nous n’avions pas grand-chose à faire, surtout de la décoration. Nous prévoyons sur les deux prochains hivers de réaliser de gros travaux avec une annexe de 700 m² pour créer de nouvelles chambres, un spa et une piscine intérieure. Et nous avons appris qu’un établissement phare de l’île, le bar de la Meule, était à vendre, et nous avons décidé de le racheter également.
Qu’est-ce qui vous motive dans le choix de ces ouvertures ?
On tombe amoureux d’une maison, d’un lieu. Ce n’est pas pour rien qu’on a des hôtels de petite structure, c’est parce qu’on tombe sous le charme d’endroits où l’on a envie de vivre une partie de notre vie. C’est dans ces maisons qu’on arrive à se projeter. Notre seule limite dans le développement, c’est de respecter 3 heures de distance avec nos lieux de vie, Paris et Aix-en-Provence, car nous sommes tout le temps dans nos hôtels, on suit les travaux… L’idée, c’est d’offrir un tour d’Europe à travers les différentes maisons des Domaines de Fontenille. Nous avons des maisons toutes différentes, mais avec un service similaire, et qui offrent de beaux paysages.
Vous êtes systématiquement propriétaires des murs. Cela nécessite de lourds investissements, non ?
En effet, la particularité des Domaines de Fontenille c’est que nous sommes propriétaires des murs de nos hôtels. Nous choisissons, dès que c’est possible, des maisons avec beaucoup de terrain, car nous avons une vocation agricole. Nous produisons du vin à Lauris et à Minorque, en Italie, nous aurons des oliviers. C’est par goût de la terre, mon père est céréalier. Faire son vin ou son huile d’olive, c’est génial !
Vous avez une large clientèle d’habitués. Comment l’expliquez-vous ?
En effet, 60 % de nos clients reviennent d’une année sur l’autre et plus de 70 % de notre clientèle a déjà été dans deux établissements de la collection. Il y a une vraie fidélité. Nous faisons des choix qui ne peuvent pas plaire à tout le monde, mais c’est aussi ce qui fait que nous avons une communauté.
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Publié par Romy CARRERE