En venant à Orléans, pour l'assemblée générale de l'Umih 45 Roland Héguy s'attendait sans doute à une réunion plus tranquille. Mais sur le terrain la gronde est manifeste : les adhérents veulent comprendre pourquoi tant de difficultés. Jean-Louis Jama, président de l'Umih 45, a annoncé la couleur. "Nous sommes des esclaves au pied du Gouvernement, nous sommes harcelés. Que veulent-ils ? Notre perte et la mort lente de nos entreprises. Nous faisons un métier de services et non de servitude." Face à cette situation Jean-Louis Jama a interpelé également Roland Héguy sur les rapprochements syndicaux. "Nous n'avons pas compris l'alliance avec le SNRTC. Nous n'avons pas les mêmes objectifs ni les mêmes valeurs."
"Parler d'une voix plus forte"
Dans la salle des militants ont aussi dénoncé "l'explosion de la concurrence déloyale" avec Airbnb, les chambres d'hôtes illégales, les restaurants clandestins, la "mort du monde rural"… Roland Héguy a reconnu que les combats sont nombreux et intenses. Il a toutefois rappelé que des avancées étaient là : le statut de maître cuisinier, le fait maison, le décret sur les allergènes, la mise aux normes d'accessibilité.
"En quatre ans, nous avons triplé notre budget, multiplié les actions de lobbying", affirme le président confédéral de l'Umih. Et de justifier la nécessité de "parler d'une voix plus forte". "Si on s'enferme, on recule alors qu'il faut au contraire avancer !" Et d'appeler encore une fois au rassemblement de tous les professionnels et à la resyndicalisation de la profession. "Quelle puissance de feu nous aurions si nous nous présentions tous unis devant les pouvoirs publics, l'Europe et les grands groupes !"
Publié par Jean-Jacques TALPIN