Et même si le scrutin ne semble que modérément passionner les électeurs, il ne faudrait pas que la lassitude provoquée par les crises financières à répétition et le discrédit souvent injuste dont souffrent les députés européens conduisent à une attitude généralisée d'indifférence et d'abstention.
Parce que l'Europe, depuis les débuts du Traité de Rome (c'était en 1956), a réussi à fédérer un marché unique aujourd'hui premier ensemble mondial de la consommation. Au-delà de cette réussite dont de nombreuses professions ont été les bénéficiaires, et par là même des millions de salariés, n'oublions pas non plus que l'Union européenne représente un havre de paix et de stabilité dans un monde malheureusement secoué depuis des décennies par des conflits à répétition. Et ce n'est pas du cynisme de relever que les périodes de calme diplomatique sont les plus favorables aux affaires.
Plus concrètement, du côté de la profession, l'Europe a contribué au développement d'un tourisme communautaire dont l'Hexagone connaît les retombées positives, qu'il s'agisse du principe fondamental de la libre circulation des citoyens à l'intérieur de l'Union, de la création de l'euro - certes perfectible et sans doute parfois source de rigidités difficiles à supporter par les pays les moins vertueux -, des échanges accrus par le biais des transports à grande vitesse qui mettent les rives de la Méditerranée à une demi-journée des centres industriels et des métropoles britanniques ou allemandes.
Sans oublier que, dans la formidable bagarre mondiale qui s'annonce dans les technologies de l'information, l'Europe sera mieux armée pour défendre les intérêts fondamentaux de ses citoyens et de ses entreprises que chaque pays isolément. Et si les 'GAFAT' (Google, Apple, Facebook, Amazon et Twitter) s'adonnent à un lobbying d'enfer dans les couloirs de Bruxelles, c'est en raison de cette capacité européenne à faire valoir les intérêts des 28 pays adhérents.
Publié par L. H.