Selon une enquête que nous avons menée auprès des professionnels, 82 % d’entre eux estiment que les mesures prises jusqu’à présent par le Gouvernement ne suffiront pas pour passer la crise du coronavirus. Les organisations patronales, en ligne directe avec Bruno Le Maire, relayent les difficultés, mais comme le constate un hôtelier de Giverny, il y a un “fossé énorme entre les annonces de l’État et la réalité sur le terrain” . L’attente pour obtenir le chômage partiel a été particulièrement anxiogène. Obtenir l’aide du fonds de solidarité s’est avéré plus restrictif qu’il n’y paraissait à son lancement, et le fameux PGE dépend du bon vouloir de son banquier ou de sa banquière, alors qu’il est garanti à 90 % par l’État. Ce 15 avril, au micro d'Europe 1, le ministre Gérald Darmanin, apporte toutefois une réponse inatendue mais bienvenue à la problématique de trésorerie : « Nous allons mettre en place un système d’avances remboursables pour 500 millions d’euros qui vont aider [les entreprises qui n'obtiennent pas de ligne de trésorerie] à acheter les matières premières ou les marchandises dans la restauration pour redémarrer leur activité ». Et des annulations de charges se précisent désormais.
Les banques sont à l’écoute pour plus de 70 % des professionnels interrogés dans notre enquête. Ce qui est une bonne chose, mais ce chiffre devrait être plus important dans la période traversée. Les cafés, les restaurants sont à l’arrêt forcé (tout comme la majorité des hôtels). Pour eux, pas de date de déconfinement jusqu’à nouvel ordre et leur demander un plan prévisionnel pour ouvrir un dossier de prêt relève du grand n’importe quoi. Aucune entreprise ne doit être laissée sur le bord de la route dans le contexte actuel. Selon certaines prévisions, malheureusement, plus de 20 % des entreprises CHR pourraient mettre la clé sous la porte. Innacceptable.
Publié par Sylvie SOUBES