Le 14 mars, le restaurant La Récré à Vaudevant, village de 200 habitants, ferme ses portes. Dans son restaurant de 40 couverts, ouvert il y a 15 ans maintenant, Cédric Revol fait le point avec son associé Fabrice Falibaron. La perte de marchandises s’élève à plus de 2000 euros HT. Ils décident de payer les fournisseurs avec leur compte personnel. La bonne nouvelle, c’est qu’ils n’ont pas de salarié. Reste les charges qui ont déjà été prélevées début mars. L’emprunt sur le bâtiment a reçu le feu vert du banquier pour une suspension des mensualités pour 6 mois. Il reste que l’avenir est incertain et qu’il a quelques questions sur le cœur qu’il adresse aux politiques par mail (plus de 1000 mails envoyés) et qu’il met en ligne sur FB. Voici un extrait de sa lettre postée le 22 mars.
« 1) Cette belle Assemblée Nationale qui a rejeté l’amendement de la perte d’exploitation va-t-elle voter une enveloppe pour nous aider financièrement ? Ces députés se sont-ils posés la question de comment on va faire pour vivre ? Juste avec 1500 € à diviser par deux (car je rappelle que c’est une aide par entreprise), et avec cette somme on doit remplir notre frigo, payer le loyer, payer l’eau et l’électricité de notre logement, faire le plein de notre voiture (quoi qu’on soit confinés) et payer nos traites... et rembourser nos crédits éventuels comme voitures, prêt consommation ? (…)
2) Allez-vous annuler les charges ?
Car les reporter, ok, mais il faudra les payer malgré tout ! Au risque de crouler sous les dettes et de couler pour de bon.
3) Comment osez nous demander de payer la TVA, sans nous octroyer de délais de paiement ? Alors que nous venons de perdre nos marchandises en perte sèche et que vous ne faites rien pour ça ?
4) Est-ce que vous membre de notre gouvernement, députés, élus, vous allez enfin prendre des vraies mesures pour nous aider ? »
10 jours plus tard, Cédric Revol a reçu 14 réponses dont le chef de cabinet du Président de la République et le président de la région Laurent Wauquiez. Mais « aucune réponse faite de manière personnalisée et surtout aucune réponse à mes 4 questions !». « Je suis en colère. Il ne faut pas se leurrer, on ne rouvrira pas avant mai. Et il faudra être aux portes de l’été pour envisager une activité proche de la normale, estime Cédric Revol. Il y aura forcément des clients qui ne seront pas sortis de cette psychose et qui ne viendront pas. Nous avons un peu de trésorerie, mais je pense à tous ceux qui n'ont pas cette chance, qui ont des salariés, de gros emprunts, Il faut de l’aide pour pouvoir tenir ». Il demande lui aussi aux assurances de couvrir la perte d'exploitation et avec son associé, ils ont posté leur photo avec le message qui fleurit sur les réseaux sociaux : "Assurez ! ou on va tous y rester ! #chefenperil#".
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Publié par Nadine LEMOINE