Tout a démarré pour eux à Richelieu (Indre-et-Loire), petit village au milieu de la campagne du Sud Touraine, par la reprise, en janvier 2024, du restaurant Fossé Saint-Ange. Une mutation de Johann Leclercq, professeur de lettres et d’histoire-géographie, l’avait amené, avec Collis Bastel, à s’installer dans la région. Un an après, le couple est récompensé par un Bib Michelin – décerné aux tables de qualité servant un menu à 40 € ou moins –, et également reconnu par le guide Gault&Millau. “Nous sommes sur notre petit nuage, tout est allé très vite. Quand l’occasion s’est présentée de racheter ce restaurant, on s’est dit bingo !”, raconte Johann Leclercq.
À leurs débuts, ce dernier s’improvise serveur, après une formation express de 30 minutes, enchaînant les journées de cours au lycée de Chinon et les soirées au restaurant. À la rentrée de septembre, il décide de combiner ses deux activités à mi-temps, son emploi du temps de professeur dictant les services d’ouverture du restaurant, les mercredi et jeudi soir, midi et soir les vendredi et samedi, ainsi que le dimanche midi. Vivant à cent à l’heure, il est aussi chanteur professionnel avec quelques cachets, n’hésitant pas à pousser quelques airs d’opéra dans son restaurant.
De la danse au piano
Collis Bastel, le chef cuisinier et cogérant, possède un parcours tout aussi atypique. “J’étais danseur professionnel dans une troupe de ballet. Lors des auditions de la comédie musicale, Le roi Lion, j’ai eu un accident du genou et j’ai dû arrêter. Il fallait me reconvertir.” Passionné de cuisine, il décide passer un CAP en un an au lycée hôtelier de Talence, poursuit dans de grandes maisons bordelaises (La table de Montesquieu, Le Régent, Adamski), des palaces parisiens, puis crée son activité de chef à domicile.
À présent, dans son restaurant, il propose une cuisine française avec une pointe d’exotisme, inspirée des saveurs et épices asiatiques. La carte propose une formule à 3 entrées, 3 plats, 3 desserts pour 39 €, avec un changement de menus tous les trois mois. “Mais si je le pouvais, je changerais encore plus souvent !” Les deux salles à douze couverts chacune ont très vite fait le plein, les clients étant attirés également par l’ambiance singulière distillée par le couple, qui mène de front leur restaurant à deux, sans employés. “C’est un rythme intense”, confient-ils.

Publié par Aurélie DUNOUAU