La règlementation
Plusieurs textes règlementaires concernent les matériaux pouvant être utilisés pour le contact alimentaire, de façon à garantir une certaine sécurité pour le consommateur. Les risques sont principalement liés à la migration de métaux (aluminium, cuivre…) ou de nanoparticules.
4 grandes catégories d’emballages sont prises en compte :
- Les métaux (Fer, aluminium, alliages…).
- Les papiers et cartons, incluant tous les conditionnements de denrées alimentaires comme les sacs, les papiers de pliage, les boîtes et alvéoles, les feuilles, les papiers cuisson, les filtres, l’essuie-tout ménager, les buvards pour emballages alimentaires, les articles de table (assiettes, gobelets, sets…).
- Les plastiques et les films alimentaires.
- Le verre et la céramique.
Tous doivent correspondre à des normes règlementaires européennes, définissant les critères de pureté ou des critères de teneurs et de libération en métaux lourds. Ces critères sont repris sur des fiches éditées par la DGCCRF.
Les différents matériaux tiennent obligatoirement compte des caractéristiques des produits conditionnés (pH, matières grasses et autres ingrédients qui peuvent interagir avec le conditionnement), du mode de fabrication du produit (cuisson sous-vide, pasteurisation, stérilisation etc.) mais également de l’utilisation attendue par le consommateur (réchauffage au four ou au micro-ondes, congélation éventuelle etc.). Ces matériaux font l’objet d’une déclaration de conformité au contact alimentaire.
Si des additifs sont utilisés dans la composition d’un emballage, leur migration potentielle est régie par le règlement (CE)1333/2008 et les restrictions de l’annexe 1 du règlement (CE)10/2011.
Ces matériaux sont testés pour un usage bien défini : les conditionnements à usage unique comme les bouteilles, les seaux en plastique (de fromage frais, de crème etc…) et bacs à glace ne doivent pas être réutilisés en cuisine.
Le papier aluminium
Le papier aluminium est conducteur de chaleur. Il protège également les aliments de l’humidité et de l’air mais sa production a des effets délétères sur l’environnement, avec des extractions qui coutent cher et une consommation d’électricité importante. En outre, l’aluminium peut migrer dans les aliments, au contact de la chaleur ou lorsqu’il enveloppe un aliment acide (citron, sauce tomate…). De nombreuses études sont en cours et les résultats divergent mais un doute subsiste quant aux effets nocifs de l’aluminium dans l’organisme.
Les films alimentaires
Les films alimentaires permettent de protéger les aliments des contaminations extérieures et de prolonger la conservation mais ils doivent être utilisés correctement. Selon les marques et leur composition, certains peuvent supporter des températures allant de -40°C à 200°C tandis que d’autres ne supportent pas la chaleur du four. Tous les films ne peuvent pas être utilisés lorsque le produit est très gras car il y a un risque de migration de particules de plastique dans les aliments. Les poches sous-vide présentent également des qualités très différentes et certaines ne résistent pas à des températures supérieures à 70°C. Vérifiez leurs propriétés sur les fiches techniques disponibles sur les sites des revendeurs.
Et pour la planète ?
Les films alimentaires restent des sources de pollution de l’environnement, même si les fabricants font des efforts dans ce domaine.
Logos des différents plastiques PET = Polyéthylène téréphtalate PEHD = Polyéthylène haute densité PVC = Polychlorure de vinyle PP = Polypropylène PS = Polystyrène
Les boîtes en plastique lavables et réutilisables sont une bonne option mais vérifiez leur conformité et les logos présents sur la boîte. Les plastiques pouvant être utilisés pour la conservation des aliments affichent le numéro 2 dans un triangle formé par des flèches. Il s’agit alors de PEHD (Polyéthylène haute densité), un plastique stable et inerte. Les plastiques numérotés 1, 4 et 5 sont également acceptables. Le plastique bio est synthétisé à partir de végétaux comme le maïs et peut être utilisé pour stocker des aliments. Il porte le numéro 7… mais d’autres plastiques non bio peuvent également porter ce numéro.
Symboles des conditionnements en plastique.
Les boîtes plastiques de qualité alimentaire portent le symbole représentant un verre et une fourchette. Celles supportant le micro-ondes ou/et le congélateur ou/et le lave-vaisselle ont également des symboles spécifiques (cf image 2).
Des alternatives au papier aluminium et au film alimentaire existent, comme les couvercles extensibles en silicone (certifiés sans Bisphénol A ni phtalates), lavables et réutilisables. Le silicone est également utilisé pour la fabrication de sacs réutilisables, voire de films alimentaires lavables.
Le verre est une valeur sûre et saine mais ses inconvénients sont le poids et sa fragilité.
La vente à emporter
Pour les « gourmet-bags » ou les plats à emporter, les conditionnements fournis par le restaurateur doivent être conformes (aptitude au contact alimentaire), étanches et propres. Ils doivent être stockés dans un endroit propre, à l’abri des poussières et des contaminations. Les contenants en plastique à usage unique sont interdits depuis le 1er janvier 2021, pour des raisons écologiques et à partir du 1er juillet 2021, les pailles, les mélangeurs, les couverts et polystyrène expansé (numéro 6) seront à leur tour interdits, le temps d’épuiser les stocks. Le choix de matériaux biosourcés, biodégradables ou même compostables s’impose alors : carton, bambou, emballages en fibres de canne à sucre ou de palmier. Le verre peut également être utilisé et son coût compensé par la mise en place d’un système de consigne.
L’utilisation de plastiques à usage unique devrait progressivement disparaitre : à partir du 1er janvier 2022, les sachets de thé en plastique et les jouets en plastique distribués dans les fast-foods seront interdits et à partir du 1er janvier 2023, la vaisselle jetable des fast-foods devra être remplacée par des récipients réutilisables. Cela s’appliquera aussi à la vente à emporter.
Publié par Laurence Le Bouquin, article réalisé en partenariat avec la DGAL