En restauration, les emballages alimentaires en aluminium sont très courants. Pourtant, ce matériau peut s’avérer néfaste pour la santé. Des microparticules peuvent migrer dans les aliments, notamment lorsque l’aluminium est exposé à la chaleur ou à des aliments gras ou acides, et selon la durée du contact. Il peut alors engendrer divers problèmes de santé : réactions inflammatoires, impact sur le fonctionnement cérébral (maladie d’Alzheimer)…
Attention aux différents types de plastiques
Le plastique connaît les mêmes problématiques de migration. C’est également un fléau environnemental, comme le rappelle le site de WWF France : “Chaque année, 8 millions de tonnes de plastiques finissent dans nos océans”, et “un être humain pourrait ingérer 5 grammes de plastique par semaine, soit l’équivalent de la quantité de microplastiques contenue dans une carte de crédit.”
Toutefois, tous les plastiques ne seraient pas à mettre dans le même sac. “Les PE-HD (pictogramme n° 2) et les PE-LD (n° 4) sont les moins suspects, car ce sont ceux où il y a le moins d’additifs problématiques. En revanche, le PET (n° 1) libère des formaldéhydes. Le PVC (n° 3) libère des phtalates, des bisphénols qui sont des perturbateurs endocriniens mis en cause dans de nombreux problèmes de santé - obésité, altération de l’activité cardiovasculaire, troubles du comportement chez l’enfant, etc. Le polypropylène (n° 5) présente un risque de présence d’huiles minérales, le polystyrène (n° 6) libère du styrène, une substance aux effets pro-cancérogènes et neurotoxiques suspectés, tandis que les autres types de plastiques (n° 7) peuvent contenir des bisphénols et des polycarbonates”, indique Corinne Mairie, diététicienne nutritionniste, membre de l'Association santé environnement France (Asef).
Les dérives du 'sans plastique'
Depuis quelques années, des alternatives plus naturelles ont vu le jour. L’Eldorado ? Pas tout à fait… Lors d’une étude menée en 2021, l’UFC-Que Choisir alerte sur le sans plastique (papier, carton, pulpe végétale ou feuilles de palmier) et appelle à davantage de contrôles en ce qui concerne les allégations environnementales. Sur un panel de 57 produits, “66 % des échantillons testés contiennent des composés perfluorés (utilisés pour que la vaisselle résiste à l’eau et aux graisses sans se déliter, mais dont certains sont cancérogènes, immunotoxiques, toxiques pour le développement et/ou perturbateurs endocriniens) au-delà des recommandations”. L’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a également lancé une alerte en 2017 au sujet des emballages alimentaires en papier et en carton : ceux-ci contiennent souvent des huiles minérales, provenant notamment des encres et adhésifs, qui peuvent migrer dans les aliments et s’avérer cancérigènes et génotoxiques. La prudence est donc de mise : vérifiez que vos emballages ne sont pas traités chimiquement et qu’ils ne contiennent pas d’huiles minérales.
Sur ce chapitre, les choses risquent heureusement d’évoluer. Les huiles minérales (arrêté du 13 avril 2022 “précisant les substances contenues dans les huiles minérales dont l'utilisation est interdite sur les emballages et pour les impressions à destination du public”) et les composés perfluorés (PFAS) sont dans le viseur des autorités. Le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires français a lancé un plan d’action 2023-2027 dont le but affiché est de “renforcer la protection des Français et de l’environnement contre les risques liés aux PFAS”. Un projet d’interdiction globale des PFAS devrait d’ailleurs être soumis aux États membres par la Commission européenne d’ici 2025.
Privilégier le verre et l’inox
Le verre et l’inox, quant à eux, sont des matériaux jugés sûrs pour la santé. Mais attention au volet environnemental : le recyclage du verre est extrêmement énergivore. Mieux vaut donc privilégier le réemploi.
#vaisselle# emballage
Publié par Violaine BRISSART