Thierry Marx, président de l’Umih, Eric Abihssira, vice-président de l’Umih et Hugues Baalouch, responsable de la cellule énergie au sein de l’Umih ont pu exposer à Olivia Grégoire, une fois de plus, chiffres et témoignages à l’appui, la situation actuelle des entreprises de l’hôtellerie-restauration qui sont dans une situation économique dramatique. La cause : ils sont coincés entre les remboursements du PGE et l’augmentation des factures d’énergie et particulièrement pour les professionnels qui ont dû renouveler leur contrat depuis mars 2022.
L’ensemble des dossiers « problématiques » sera traité entre les cellules énergie Umih et Bercy. Les chefs d’entreprise qui n’arriveraient pas à obtenir gain de cause pourront envoyer leur dossier étayé sur une adresse mail « Umih » dédiée. Le détail de la procédure sera communiqué ultérieurement par l’organisation professionnelle.
Sur les PGE, l’Umih a réitéré sur sa demande, d’augmenter le seuil de 50 000 € qui permet de demander l’étalement du remboursement sur 10 ans et de les transformer en quasi-fonds propre ce qui libérerait une capacité de financement.
Le GNI-GHR demande l’extension du tarif plafonné à toutes les entreprises
Didier Chenet, président du GNI-GHR et son vice-président Hervé Dijols, ont demandé à la ministre, d’étendre à toutes les TPE et toutes les PME le dispositif du prix plafonné à 280 € le MWh d’électricité en plus des aides existantes.
Ils demandent que ce tarif soit appliqué à toutes les TPE, sans exception, quelles soient filiales ou non d’une holding. En effet, de nombreux professionnels exploitent deux ou plusieurs très petites entreprises sous le contrôle d’un holding et ces TPE se trouvent exclus de ce fait du tarif réglementé à 280 € du mégawatheure. L’exclusion de ces TPE ne résulte pas d’une règle européenne, mais d’un simple accord passé entre Bercy et les fournisseurs d’électricité. La ministre a répondu que ce point serait réexaminé.
Les représentants du GNI-GHR ont aussi demandé que soit étendu à toutes les PME le prix plafonné. Rappelant que si 9 entreprises sur 10 emploient moins de 10 salariés dans le secteur, plus de la moitié des salariés sont employés dans des entreprises de plus de 11 salariés.
La Ministre a répondu ne pas avoir les moyens de compenser auprès des fournisseurs l’application obligatoire de ce prix maximum plafonné, chiffrant la mesure à 15 milliards d’euros.
Toutefois, elle a proposé que son cabinet se mette à la disposition des professionnels pour renégocier, leur contrat pour leur compte auprès de leur fournisseur.
Son cabinet doit indiquer à l’organisation professionnelle les documents que l’entreprise devra communiquer afin qu’il engage la renégociation de votre contrat à sa place. L’objectif de cette renégociation sera d’aboutir à un prix proche des 280 € le MWh.
Le GNI-GHR a mis en place une boite mail dédié negobercyenergie@ghr.fr, afin que les professionnels puissent transmettre leur dossier complet.
Peu d’entreprises ont demandé à bénéficier de l’amortisseur
L’amortisseur électricité est entré en vigueur le 1er janvier 2023 et court jusqu’au 31 décembre 2023.
Peuvent bénéficier de ce dispositif, les PME, c’est-à-dire les entreprises de moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffres d’affaires, mais aussi les TPE qui ne sont pas éligibles au bouclier tarifaire (celles dont la puissance énergétique est supérieure à 36 kVA).
L’État va prendre en charge, sur 50 % des volumes d’électricité consommés, l’écart entre le prix de l’énergie du contrat et 180 €/MWh (soit 0,18 €/kWh). Sur les 50 % couverts, le mondant d’amortisseur versé ne pourra pas excéder 320 €/MWh (soit 0,32 €/kWh). Cela signifie que le montant d’amortisseur versé devient constant quand le prix de l’électricité moyen excède un plafond de 500 €/MWh (0,5 €/kWh).
La réduction maximale du prix unitaire sera de 160 €/MWh (ou 0,16 €/kWh) sur la totalité de la consommation (500-180) × 50 %.
Cette réduction de prix s’appliquera directement sur la facture d’électricité de l’entreprise. Pour en bénéficier l’entreprise, doit transmettre une attestation à son fournisseur.
Olivia Grégoire, a alerté les représentants des organisations professionnelles sur le faible nombre de professionnels ayant transmis leur attestation à leur fournisseur afin de bénéficier du dispositif d’amortisseur dès le mois de janvier : seulement 7 000 !
Une nouvelle séance de négociation doit se tenir la semaine prochaine entre Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances et les fournisseurs d’énergie.
Publié par Pascale CARBILLET