Sous le soleil du Cannet, Bruno Oger rayonne. Entre mai et août, 200 panneaux photovoltaïques ont été posés dans ses deux établissements, la Villa Archange et du Bistrot des anges, qui fonctionnent totalement à l’électricité. Une façon de répondre à ses préoccupations écologiques, mais surtout de maîtriser ses charges “en forte augmentation depuis deux ou trois ans”. Le chef a autofinancé cet investissement de 150 000 €, comprenant à la fois le renforcement de ferronneries, la pose des panneaux sur 250 m², et la création d’un local technique. “Les retombées sont flagrantes. On a économisé 10 000 €, soit 40 % de notre consommation. Sur l’année complète, l’objectif est de dépasser 20 000 € d’économies. Le retour sur investissement devrait donc se faire sur sept ans si les prix de l’électricité restent à l’identique, sachant que des panneaux ont une durée de vie de vingt ans”, détaille-t-il. Seul bémol : les maigres subventions pour enclencher un tel projet. “On a une autonomie totale pendant certaines heures : par exemple de 11 heures à 19 heures, par beau temps, en été, poursuit-il. Les jours de repos, on peut revendre l’énergie qu’on produit en plus, soit 8 à 10 % de notre production : il suffit de programmer automatiquement la touche production revente sur le compteur. Il existe bien des batteries de stockage, mais l’investissement est plus important, et les batteries ont une durée de vie de cinq ans. Ce n’est pas un bon investissement, à mon avis.”
Un projet rentable et esthétique
Ce projet aura nécessité neuf jours de travaux au total. En amont, le chef s’est rapproché de l’architecte des Bâtiments de France. “Notre problématique, c’est qu’on est en centre-ville, dans un périmètre classé aux Monuments historiques. L’ABF a regardé le plan de la bastide et nous a montré où on pouvait mettre les panneaux, afin de préserver les toits en tuile : il restait les deux espaces de parking et nos pergolas. Puis on a déposé un permis en mairie pour autorisation de travaux, en veillant à ce que ce soit esthétique et que cela ne ressemble pas à un parking de supermarché”, raconte Bruno Oger.
Grâce au photovoltaïque, le chef a pu installer une climatisation dans ses cuisines sous les toits, “pour de meilleures conditions de travail”. Quant au nettoyage des fours, il se fait désormais à l’heure de la coupure, et non plus la nuit, afin de bénéficier au maximum des heures d’ensoleillement. “Si j’avais plus d’espace pour poser les panneaux, je viserais l’autonomie totale !”, sourit le chef.
Publié par Violaine BRISSART