L'hôtel développé par Vinci Immobilier sur l'esplanade de La Défense - réalisé par Vasconi Architectes en binôme avec Vinci Construction -, ouvrira en janvier 2015. Cette construction audacieuse en lame de couteau, haute de 70 m et située au bord du boulevard circulaire de La Défense, comptera 369 chambres dont 29 suites, avec vue imprenable jusqu'à la place de la Concorde.
Quatre ans auront été nécessaires à Vinci Immobilier pour faire sortir le projet de terre, lui trouver un opérateur et un nom, pour déposer le permis de construire, répondre aux recours et procéder au financement. Le bâtiment, vendu en Vefa au fonds allemand Host Investment, représente un investissement de 130 M€, "soit un coût par chambre de 360 000 €", précise Jean-Luc Guermonprez, directeur de Vinci Immobilier, département hôtellerie.
Une prouesse architecturale
La prouesse technique du chantier, indépendamment du fait qu'il s'agisse d'un immeuble de grande hauteur, tient à sa construction. Réalisé sur une surface exiguë de 1 600 m2, le bâtiment se situe au-dessus de deux tunnels, d'une sortie de parking et d'une gaine de ventilation du tunnel de l'A14. Un avantage qui permettra d'ailleurs à l'hôtel de bénéficier d'un accès direct sur le boulevard circulaire. "Pour réaliser ce bâtiment, on a inventé le terrain", explique le directeur de Vinci Immobilier, ajoutant que le bâtiment s'étoffait au fur et à mesure de la montée des étages.
Car dans l'hôtel, tout est largement dimensionné. Les chambres standards font 32 m2, la suite fait 80 m2 ou 110 m2 si l'on ajoute la chambre adjacente. Les deux lobbys, l'un sur le parvis et l'autre sur le boulevard circulaire, occupent toute la surface du rez-de-chaussée et offrent un double accès aux visiteurs, qu'ils soient à pied ou en voiture. Le restaurant de 160 places assises donne sur l'Esplanade, le bassin Takis et les vignes de la Défense. Le 19e étage se partage entre le Sky Bar et la salle de fitness, avec une vue panoramique exceptionnelle sur Paris. Enfin, un espace conférence de plus de 1 000 m2 a été aménagé au premier sous-sol, avec une salle polyvalente et 7 salles de réunions.
Pour Vinci Immobilier, les contraintes ont donc été nombreuses. L'une des principales a été l'obligation de désolidariser l'hôtel des bâtiments voisins, en raison des tunnels. "Tout le corps du bâtiment repose sur une dalle supportée par des piliers", indique Jean-Luc Guermonprez. Malgré tous ces obstacles, le chantier - qui dure depuis déjà 36 mois - n'a subi que trois mois d'arrêt pour cause d'intempéries. "Le plus délicat a été les fondations. Cela nous a pris plus d'une année. Après tout a été plus vite. Actuellement, nous montons pratiquement un étage par semaine", précise Jean Luc Guermonprez.
Un emplacement stratégique
Pour la décoration, Vinci a choisi une valeur sûre, Jean-Philippe Nuel. Dans ce décor d'acier et de verre, l'architecte-décorateur est resté volontairement sobre, dans les coloris comme dans les matières, jouant sur les détails comme avec les luminaires en col de cygne. C'est le groupe espagnol Meliá qui a été choisi pour gérer le bâtiment. Pour celui-ci, il s'agit d'implanter son enseigne sur un bâtiment exceptionnel et un emplacement stratégique. "En quelques minutes, on arrive sur les Champs-Élysées" précise Jorge Roll, directeur de Meliá France.
Meliá a signé un bail, une opération de moins en moins fréquente, qui se justifie ici par l'emplacement. Le groupe, qui possède déjà quatre petites unités à Paris sous enseigne Meliá et une cinquième sous l'enseigne TRYP, avait besoin de se faire connaître. "L'enseigne correspondait bien, puisque nous sommes très attentifs à la qualité architecturale et à l'emplacement", précise Jorge Roll.
Meliá La Défense sera la sixième unité française du groupe espagnol, qui gère et possède 351 hôtels dans le monde sous huit marques. Celui-ci a d'autres ambitions en France et mise sur un autre projet non loin de Paris, sur un emplacement tout aussi stratégique, mais en cours de signature. "C'est indispensable. Nous devons être plus présents dans Paris car la ville reste toujours attractive, mais l'offre hôtelière y est trop restreinte", ajoute Jorge Roll.
Publié par X. S.