“Nous voulions nous démarquer de l’environnement urbain très bétonné de la rue des Magasins”, confie Jesse Barda. Directeur des programmes Espace 2 Hôtels, il vient de livrer The Garden, un 4 étoiles de l’enseigne Golden Tulip, à dix minutes à pied de la place Kléber à Strasbourg (Bas-Rhin). Signe particulier de cet établissement de 120 chambres, qui ouvrira en novembre : l’omniprésence du végétal, “pour casser les codes de l’hôtellerie”, reprend Jesse Barda. Et par conséquent, surprendre le visiteur, “en l’immergeant dans un cocon de nature”. Car l’architecte Éric Lafougère et le paysagiste Gabriel Milochau ont misé sur le vert, avec un jardin central qui se décline à travers l’hôtel. Murs végétaux dans l’espace bien-être, têtes de lit inspirées par la forêt, plaques de portes calquées sur le gazon d’un green de golf… tout a été pensé pour “dépayser”.
“Le vivant devient une pièce décorative à part entière”
L’extérieur s’invite désormais à l’intérieur. Ils ne font plus qu’un, pour reprendre l’une des thématiques du salon EquipHotel 2018. Édition pour laquelle la designer Julie Gauthron est partie de la peinture de Jérôme Bosch, Le Jardin des délices, pour imaginer un rooftop avec la complicité des paysagistes Christophe Gautrand et Benjamin Deshoulières. Elle parle de “design oxygénant” : “Le vivant devient une pièce décorative à part entière dans un espace de vie. Il est lié au concept qui raconte une histoire et singularise ainsi l’hôtel ou le restaurant.”
Un travail mené en ce sens au Conservatorium, à Amsterdam, par Piero Lissoni. L’architecte et designer a conçu un mur végétal entre le lobby et la brasserie, le tout bordé de baies vitrées qui donnent sur une cour arborée. Une façon d’inviter à l’évasion, à la déconnexion et parfois à un engagement en faveur de l’environnement. C’est le cas avec les potagers urbains, qui se multiplient sur les toits ou les terrasses. Celui du Brach, à Paris (XVIe), hôtel imaginé par Philippe Starck et dont l’ouverture est prévue cet automne, permet de récolter pour cuisiner et ainsi valoriser le circuit court. Mais le designer ne s’est pas contenté d’un potager : il a souhaité une végétation grimpante et foisonnante à travers tout le bâtiment, un ancien centre de tri postal. Reste que ces plantes et murs végétaux nécessitent un entretien et, en général, un jardinier s’impose. Mais des astuces existent pour limiter ses interventions. À Strasbourg, par exemple, le paysagiste de l’hôtel The Garden a prévu “un arrosage automatique qui transite dans les bacs, pots et jardinières”.
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Publié par Anne EVEILLARD