Au commencement fut le Tea Corner, rue Montorgueil (IIe), qu'a tenu pendant trois ans Séverine Pertays-Rosset. "J'avais l'esprit d'un entrepreneur mais pas forcement envie de vivre le quotidien d'un restaurateur", explique cette Parisienne, commerciale de formation. Puis il y eut la rencontre avec Cécile Kosman, une pionnière du mouvement food truck avec 2F1C, alias Deux filles, un camion. "J'ai revendu en 2001 Tea Corner pour proposer des formations autour de la création de salons de thé. J'ai alors lancé Mon petit business, qui a connu deux ans plus tard un nouvel essor. Avec Cécile, nous avons conçu un programme pour les porteurs de projets en street food", explique la chef d'entreprise.
Mixité totale
Elle séquence à merveille les deux vagues de stagiaires : "Pour les salons de thé, j'ai formé une cinquantaine de personnes, des femmes à 90 %, âgées de 30 à 45 ans qui avaient réussi une première carrière et souhaitaient changer de vie. Elles avaient des moyens financiers et un projet longuement mûri. Depuis un an, une deuxième vague de stagiaires se présente pour la street food. Côté sexe, la mixité est totale. Du côté de l'âge, nous avons 80 % de jeunes, de 18-35 ans. Ils n'ont pas de moyens, sont ultra-motivés, prêts à frapper à toutes les portes. Ils pensent porter un concept révolutionnaire et n'ont ni formation ni expérience hôtelière. Les 20 % restant sont des quinquagénaires, plutôt des hommes, qui ont envie de terminer leur carrière en beauté. Ils investissent des capitaux mais s'entourent d'une équipe jeune pour le terrain."
Séverine Pertays-Rosset conclut : "Qu'importe la monture - triporteur, vélo, roulotte -, c'est plutôt l'activité qui est déterminante. Éthique, locavore, sans gluten, bio, cuisine du monde... on retrouve toutes les tendances du moment. Les créateurs sous-estiment la charge de travail, en particulier pour la recherche d'emplacements et sur les réseaux sociaux, pour entretenir une notoriété. La street food draine plus de rêveurs que les salons de thé."
Publié par Francois PONT