Créé il y a 52 ans par les fédérations professionnelles, le Campus de Groisy fait actuellement l’objet d’une enquête judiciaire, à la suite d’un contrôle de la Direction Régionale de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DREETS). Cette procédure a conduit à la mise en examen de son président, Arnaud Gobled, également Président du GHR (Groupement des Hôteliers-Restaurateurs – Région Est). Il a été provisoirement suspendu à titre conservatoire de ses fonctions et s’est retiré du GHR en attendant la suite de l’enquête.
Un succès insolent
Depuis cinq ans, et l’arrivée d’Arnaud Gobled et de son équipe, le campus a connu une progression spectaculaire : +40 % d’apprentis, soit 1 150 inscrits pour la rentrée prochaine, 30 diplômes dans des secteurs en tension, des investissements majeurs en équipements et en nouveaux locaux, un pôle entreprise unique avec France Travail formant annuellement 200 demandeurs pour un retour à l’emploi, et des résultats remarquables en concours (8 Meilleurs Apprentis de France en 4 ans, plus de 20 concours remportés, médaille d’or aux WorldSkills, au Trophée Masse, commis en finale au Bocuse d’Or Monde etc.). À cela s’ajoute Maxence Barrufaldi, formateur, qui participera prochainement en finaliste au Bocuse d’Or France. La liste est longue. Selon notre confrère, ce sont certaines dépenses — notamment la participation à des événements comme Hippicurisme ou le Sirha, ainsi que des déplacements à l’international — qui sont aujourd’hui remis en cause par la DREETS, qui estime qu’elles ne relèvent pas strictement de l’apprentissage. Un désaccord d’interprétation, selon l’équipe de direction, qui précise qu’aucun enrichissement personnel n’a été constaté. À ce jour, Arnaud Gobled est le seul mis en examen. Il reste présumé innocent.
Le cap sera maintenu malgré les remous
Pourtant, la vie du campus continue. Le conseil d’administration a voté, à l’unanimité, la poursuite de certains projets, y compris les grandes manifestations comme Toquicimes, dont l’intérêt pédagogique est évident pour plus de 250 élèves participants et leurs familles, qui tiennent à témoigner leur reconnaissance. Dans un secteur devenu concurrentiel depuis la réforme de la formation professionnelle, le Campus de Groisy, structure autonome hors Éducation nationale, fonctionne comme une entreprise. Sa direction affirme avec force que sa situation économique est saine et que la rentrée se déroulera sans encombre.
Au-delà de la tempête judiciaire, le campus de Groisy incarne une réussite éducative et professionnelle que rien ne semble pouvoir freiner. Pour beaucoup, il serait regrettable que le dynamisme et l’excellence portés depuis cinq ans soient compromis et souhaitent attendre sereinement les conclusions de l’enquête.

Publié par Fleur TARI-FLON

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