Amboise, ville touristique de la vallée de la Loire, déjà bien pourvue en hôtels, compte un nouveau venu dans son centre-ville depuis mi-juillet : La Maison Rabelais, une ancienne maison de retraite, propriété de la Congrégation des sœurs de charité dominicaines de la Présentation, depuis la fin du XIXe siècle, fermée depuis dix ans.
Après un an et demi de travaux, l’hôtel, géré par Laurent et Nathalie Lamirault, fait travailler huit salariés et compte 32 chambres sur 1 300 m² de bâtiments répartis en différents logements autour d’un jardin de 4 200 m² : des chambres classiques dans les bâtiments existants, des studios avec kitchenette ainsi que des chalets en bois sur la partie haute du terrain, qui ouvriront en novembre. Cet ensemble, qui devrait être classé 4 étoiles, se démarque à Amboise par cette diversité de propositions, pouvant accueillir des familles en vacances, les touristes à vélo (avec un garage à vélo) comme des petits séminaires d’entreprise, avec une proposition spa bien-être ainsi qu’une épicerie de produits locaux.
Son autre atout réside dans son cahier des charges d’établissement éco-responsable. En le rachetant en 2022, Pierre Pouliquen, devenu propriétaire des lieux avec sa famille, possédant également l’hôtel Saint-Pétersbourg à Paris, avait l’idée de transformer l’ancienne maison de retraite en hôtel éco-responsable. “Je m’intéressais au photovoltaïque, mais je ne pouvais porter ce projet à Paris. J’étais également ulcéré par le gâchis et les déchets. Ma motivation a rejoint l’attente des clients, ainsi que le fait de diminuer la facture.”
Chauffage en géothermie
Pierre Pouliquen a fait installer un système de géothermie pour le chauffage et le refroidissement des pièces, pour 700 000 €. “L’idée est aussi d’impliquer les clients, il n’y aura pas de climatisation à 16 °C l’été mais des chambres autour de 23 °C lorsque les températures grimperont à 40 °C.”
Les eaux de pluie sont récupérées pour alimenter les toilettes tandis que des panneaux photovoltaïques recouvriront les toits des chalets qui seront passifs en énergie. “Les panneaux devraient couvrir un tiers des besoins de consommation en énergie de l’hôtel”, prévoit Pierre Pouliquen. Pour parvenir à ce projet de transformation, 6 M€ ont été investis, dont 1,5 M€ pour l’achat. Les aspects écologiques ont permis d’obtenir des fonds européens via la Feder et l’Ademe.
Concernant les contraintes de ce projet de transformation d’une ancienne maison de retraite, la difficulté fut plutôt économique avec les surcoûts engendrés par les travaux qu’administrative, le bâtiment n’étant pas classé. Les évacuations des eaux de pluie sont gérées directement par l’hôtel. Pierre Pouliquen a fait le choix de ne pas toucher les murs, l’ensemble ayant été refait à l’intérieur dont l’isolation.
L’hôtelier s’est entouré du cabinet de conseil et de formation en hôtellerie, Axioncom, ainsi que du cabinet d’architecte tourangeau Nimis, pour mener à bien son projet de changement de destination, rendu possible grâce à la présence de 22 places de parking en plein centre-ville. Ouvert depuis le 15 juillet, l’établissement est encore en rodage, et devrait fermer un mois entre janvier et février.
Publié par Aurélie DUNOUAU