En cuisine, l'équipe se serre les coudes. "Dès le début, on a épaulé Ferath et on s'est organisé en conséquence. Comme il a un planning aménagé le matin, on s'avance le soir. On ne le laisse jamais seul et on lui évite toutes les activités de manutention", note son chef de cuisine, Pascal Castagna.
Un recrutement délicat
H. B. (qui souhaite demeurer anonyme), lui, a eu moins de chance. En 2010, suite à un accident du travail, il contracte une hernie discale aiguë, et son employeur le licencie pour inaptitude professionnelle. Celui qui a travaillé comme pâtissier et traiteur pour Paul et Fauchon se retrouve au chômage. "Quand on est reconnu travailleur handicapé et qu'on avance en âge, les recruteurs imaginent qu'on va être en fauteuil roulant… Mais je suis parfaitement autonome !", assure-t-il. De son côté, Stéphane Malchow, directeur de la brasserie Mollard à Paris, cherche un employé en situation de handicap : "Il n'est pas facile de faire un recrutement ciblé comme celui-ci. J'ai participé à différents forums, des handicafés, et c'est finalement la mission handicap du Synhorcat qui m'a permis de rencontrer H. B." L'officier plongeur n'aura finalement pas eu besoin d'aménagement de poste. "C'est le cas de plus de 80 % des personnes embauchées en situation de handicap", note Rachel Bouvard, chargée de la mission handicap du Synhorcat.
Stéphane Malchow s'avère très satisfait de cette nouvelle recrue. "H.B s'est révélé être un excellent élément. Mais avant l'embauche, on ne le sait pas forcément. Parfois, il vaut mieux payer la contribution à l'Agefiph [Association nationale pour la gestion du fond d'insertion professionnelle des handicapés, NDLR] que d'embaucher quelqu'un de non-productif", estime-t-il. Pour remédier à ce problème, Laureen Carlier suggère de privilégier le recours à des stages ou à l'alternance. "Cela peut lever ce frein, cette peur du manque de productivité", conclut-elle.
Publié par Violaine BRISSART
jeudi 20 août 2015