Chaque matin, c’est le même rituel. “Je vais serrer la main de tout le monde.” Et cela fait quelques poignées à faire : 90 personnes en cuisine et pâtisserie et près de 400 personnes lors des grandes périodes de l’année comme c’est le cas en cette fin mai. Chez Marie Soria, il n’y a rien de forcé : elle aime ses équipes et leur fait confiance.
Depuis près de dix ans, la Bretonne est à la tête des cuisines Potel et Chabot, doyen des traiteurs français fondé en 1820. Son métier ? Orchestrer 6 000 réceptions par an aux quatre coins du monde. Il y a quelques mois, Marie Soria est également devenue la responsable de l’image de la marque Potel et Chabot. Preuve que son regard et ses mots se transmettent bien au-delà du grand laboratoire de cuisine niché au cœur du XVIe arrondissement.
Qui dit mieux ? “Parfois, je tremble un peu devant certains événements colossaux mais c’est cette peur qui me plaît.” Parmi tous ces moments d’exception, la cheffe retient par exemple ce dîner récemment organisé sur la scène de l’Opéra Garnier. “Proposer un service sur les planches des plus grandes danseuses étoiles m’a procuré une émotion particulière.”
Une fidélité inébranlable
Derrière cette grande réussite professionnelle se cache une cheffe habitée par la passion de la cuisine depuis son plus jeune âge. Son déclic à elle, c’est avec ses parents lors de vacances passées à Eugénie-les-Bains chez Michel Guérard. Fascinée par un cheval, elle observe le ballet des brigades qui s’activent dans les cuisines du grand chef étoilé. Cette curiosité et cette soif d’apprendre ne se sont jamais démenties depuis, de son école hôtelière en Bretagne (Le Paraclet) à son arrivée chez Potel et Chabot en 1992. “Cette maison n’arrête pas d’évoluer dans le bon sens. C’est pour cela que je suis là depuis 33 ans. Chaque événement est pour moi un nouvel objectif”, affirme la cheffe.
Transmettre à tout prix
Loin des fourneaux – et quand son travail le permet –, Marie Soria aime se ressourcer en Bretagne ou en Galice et partir à pêche. “J’apprécie les choses simples de la vie : me balader, partager du temps avec mes proches”, renchérit-elle. Elle aime également donner de son temps à travers sa toque de Présidente des disciples Escoffier Paris. Chaque année, deux événements sont organisés pour lever des fonds au bénéfice de l’association POIC (Pseudo obstructions intestinales chroniques), une maladie rare qui se manifeste par des signes chroniques d’occlusion intestinale.
“Dans nos métiers de cuisinier, la transmission est essentielle et c’est très important pour moi de le faire également à travers cette association”, partage Marie Soria qui pense déjà aux futurs et nombreux projets qui l’attendent dans les prochaines semaines. Avec un enthousiasme définitivement débordant.

Publié par Stéphane POCIDALO