Quelle est la situation du commerce à Paris et quelles sont ses perspectives ? Tel était le thème de la matinale de la CCI Paris du 15 juin qui a d’abord permis d'obtenir un état des lieux chiffré avec l’étude BDCom d’Apur, qui a été réalisé du 1er au 29 octobre dernier, c’est-à-dire juste avant le deuxième confinement. Elle nous apprend que Paris comptait à cette période 61 540 commerces et services commerciaux, dont 15 247 cafés et restaurants, que 8764 lieux étaient vacants ou en travaux. La capitale possède aussi la plus grande densité de commerces par habitants de France, devant Nice, Marseille, Lille, Bordeaux, Nancy et Nantes. Et trois fois plus qu’à Londres. « Après une longue période de stabilité, une légère baisse du nombre de commerces est constatée entre 2017 et 2020 » note Dominique Alba, directrice générale d’Apur, soit 1 164 établissements en moins. Le taux de rotations des commerces a été en moyenne de 27% en 2020 (contre 23% en 2017) avec une forte proportion dans la restauration rapide (52%). Le nombre d’hôtels de tourisme sans étoile, 1 et 2 étoiles est chute de 13%, en revanche les 3, 4 et 5 étoiles sont en hausse de 4%. Avec la crise de la Covid-19, l’autorisation d’installer des terrasses éphémères a explosé selon la Ville de Paris, sans toutefois donner de chiffres. Ces demandes portent principalement sur des installations sur la chaussée et sur les places de stationnement. Les cafés, bars, restaurants s’inscrivaient l’an dernier dans une dynamique d’ouverture avec une hausse de 660 établissements entre 2017 et 2020 (+ 4,5%) dont 307 établissements de restaurations rapide.
A Paris, la restauration représentait avant la crise 13,7% des dépenses courantes
L’autre enquête présentée par l’institut Iri concerne l’évolution de la consommation et notamment les dépenses courantes. En 2020, Les dépenses alimentaires ont plus fortement chuté à Paris (67,5%) qu’en moyenne nationale. Le poids de la restauration dans les dépenses courantes pesait en moyenne 9,8% en France alors qu’il était à 13,7% à paris. En 2020, il a chuté de 27% en moyenne en France et de 30% à Paris. Cette étude montre également une dégradation des flux dans les zones d’emploi et de commerces. Les 1er, 4ème, 6ème et 2èmes arrondissements sont ceux qui ont perdu le plus de flux de population l’an dernier par rapport à 2019. Et contrairement à d’autres zones géographiques, toujours l’an dernier, les grandes surfaces n’ont pas bénéficié du report de budget mis dans la restauration par les parisiens.
Et maintenant ?
Paris intra-muros est « extrêmement touchée » par l’absence des touristes étrangers et la clientèle d’affaires, constate Pascal Mousset, président du GNI Paris IDF. C’est une ville « tournée vers l’international » et qui va, par conséquent, mettre du temps à retrouver un niveau d’activité correct. « Même si on voit des terrasses pleines, les chiffres d’affaires sont à moins 30% en moyenne et les hôtels sont en grandes difficultés » déplore le dirigeant syndical qui relaye plusieurs problématiques, dont celle de l’accès aux établissements. « Les artisans comme les frigoristes ne peuvent plus livrer l’hyper-centre » et la fermeture de certains axes ne permet pas la dépose des clients devant l’entrée. « Des palaces ont des soucis pour de réels soucis ». La place de la digitalisation a également été abordée durant ces travaux. Quant à la vente à emproter, « les grands gagnants ont été les pizzas, burgers et japonais ». Les challenges qui s’annoncent sont nombreux avec « une carte touristique à reconquérir », le télétravail qui devrait se maintenir en partie, c'est en tout ce que les grandes sociétés envisagent, et une perte régulière du nombre de résidants qui inquiète tout particulièrement Claude Maret, président de la Fédération des fromagers de France.
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Publié par Sylvie SOUBES