Didier Rivière n’était pas fait pour les études. À 18 ans, il préfère ouvrir un magasin de prêt-à-porter, avant de créer des cosmétiques, des lunettes de luxe, une agence de modèles, ou encore la chaîne de pizzerias Speed Rabbit. “J’aime lancer des concepts. Je suis plus un créateur qu’un financier”, sourit-il. En 2001, il acquiert le Mas de la Fouque, un petit hôtel camarguais de dix chambres qu’il transforme en 5 étoiles et qu’il revendra treize ans plus tard. Entre 2013 et 2015, il crée deux 4 étoiles, la Vila de la Mar aux Saintes-Maries-de-la-Mer et le Rock noir à Serre-Chevalier. “Je fonctionne au coup de cœur pour le bâtiment et son emplacement. Mon principe est de m’implanter dans une ville où je pense pouvoir être le numéro 1”, déclare-t-il. En revanche, l’hôtelier refuse de gérer plus de deux établissements en même temps. “Sinon, je ne peux plus apporter ma touche personnelle et être fréquemment sur place. Il faut dire que je crée ces produits haut de gamme de A à Z : je suis à la fois le promoteur, le financier, le constructeur - je fais les plans moi-même... De plus, je ne veux pas monter un groupe hôtelier, être enfermé dans un bureau avec un directeur financier et un directeur des ressources humaines, avoir des actionnaires… On doit alors avoir des objectifs, on est tout le temps sous pression. J’ai déjà donné, je n’ai plus envie de rentrer dans ce système-là”, admet l’autodidacte.
Les détails à l’honneur
Ses deux nouveaux projets se nomment Le Saint-Rémy, lancé dans les Alpilles en août dernier, et le Diamond Rock, dont l’ouverture est prévue à Tignes pour fin 2020. Le boutique-hôtel provençal, logé dans un ancien hôtel particulier, affiche une décoration bohème chic, signée Reyhana Tamboura. Outre ses 31 chambres et suites, l’adresse abrite un spa exclusif créé avec la marque locale Végétalement Provence, ou encore une “brasserie chic”. “Le luxe, ce n’est pas d’avoir de l’or et du marbre partout. Aujourd’hui, la clientèle apprécie le luxe décontracté. Par exemple, dans la brasserie, il n’y a pas de cloche en argent et les prix sont abordables, avec un plat du jour à 19 €, pour que les clients puissent venir tous les jours, souligne-t-il. On gagne les clients par les détails. Dans la chambre, on dépose un sac logoté pour la femme, un chapeau pour monsieur, une petite mascotte pour les enfants. À la réception, on évite les comptoirs : les clients s’assoient dans des fauteuils et, en attendant leur tour, on leur apporte un cocktail de bienvenue et une petite serviette chaude aux huiles essentielles.”
Quant à l’établissement alpin, également 5 étoiles, il accueillera dans ses 10 000 m² une soixantaine de chambres et suites, un cabaret, une brasserie, un bar lounge, deux pistes de bowling, une salle de cinéma, un ski-room, un spa de 600 m², une piscine…
Polyvalence
Comme pour beaucoup d’hôteliers, les ressources humaines constituent la partie la plus délicate du métier. “En ayant un établissement à la montagne et un autre dans le Sud, cela me permet de garder le personnel en permanence. Sinon les employés migrent ailleurs d’une saison à l’autre, et vous n’êtes pas sûr de les récupérer”, poursuit Didier Rivière.
À ses yeux, les jeunes diplômés et les profils très expérimentés ne représentent pas forcément les meilleurs candidats : “Un boutique-hôtel est différent d’un établissement d'un grand groupe hôtelier. Il faut être à l’écoute du client, être capable de donner le même service que dans un palace, mais avec moins de personnel. Les salariés doivent donc être polyvalents et ultra-disponibles. Je crois plus à la formation sur le tas qu’à un enseignement standard.”
#DidierRivière# #SaintRémy# #DiamondRock#
Publié par Violaine BRISSART