Tout avait pourtant bien commencé pour Jean-Claude Blondeau et son restaurant. C’est à l’âge de 20 ans que le chef achète, dans une ancienne chartreuse, “le fonds de commerce de ce qui était alors un petit café de pays, en ruines”. Il lance de premiers travaux et ouvre le restaurant Le Prieuré, à Sainte-Croix-en-Jarez (Loire). Il épouse Élyane quelques années plus tard, restaure complètement les lieux, puis rachète les murs. Distingué de 2 fourchettes dans le guide Michelin, le couple fait tourner joliment son affaire. Cinquante ans plus tard, il cède le fonds de commerce (mais pas les murs), et part légitimement à la retraite. Hélas, le restaurant dépérit rapidement : “Ça ne marchait pas bien” sous l’égide des repreneurs, confirme Jean-Claude Blondeau. Ceux-ci optent finalement pour une cessation d’activité. Les Blondeau se retrouvent alors face à un choix : “Soit on supprimait complètement le commerce, soit je le rachetais et le remettais à niveau.” Finalement, à 80 et 78 ans, Jean-Claude et Élyane reprennent du service. “Au départ, je pensais rouvrir juste pour maintenir la licence ; mais vu les échos catastrophiques qu’avait le restaurant sur internet, j’ai compris que je ne pouvais pas laisser les choses ainsi, et qu’il fallait remonter l’affaire pour pouvoir la revendre” à sa juste valeur, explique l’octogénaire.
Depuis un an maintenant que sa femme et lui ont repris le restaurant, ce dernier a retrouvé tournure. “De fil en aiguille, tous nos anciens clients nous sont revenus. Quand ils arrivent, ils m’embrassent !”, confie-t-il. S’il se sent, à 81 ans en cuisine, “en super forme”, Élyane - qui tient la salle -l’est “un peu moins” bien qu’elle soit “toute heureuse de discuter avec les clients”. Mais le couple est désireux de passer le flambeau ; et de partir, une fois pour toutes, à la retraite.
Cherche repreneur
Le restaurant, qui est donc en vente, “est tout prêt à tourner”, affirme Jean-Claude Blondeau. “Il y a beaucoup de touristes ici, et le carnet de réservation est complet jusqu’au 15 juin.” En outre, l’établissement “dispose de plus de cent places à l’intérieur, et de deux terrasses [une 3e est à venir, NDLR]. Il y a aussi des dépendances, qui pourraient être transformées en chambres d’hôtes.” Le tout s’adresse idéalement, conclut-il, “à un couple de professionnels”.
Pour aider les repreneurs, il se dit même prêt à rester “avec eux tant qu’ils voudront, pour leur faciliter la reprise et les aider dans les démarches”.
Publié par Anastasia Chelini