Chez Pazzi, c’est un robot qui met la main à la pâte. Il aura fallu sept ans et cinq brevets pour que deux ingénieurs passionnés de robotique et d’électronique (Cyril Hamon et Sébastien Reverso) perfectionnent un bras mécanique capable de "cuisiner une pizza en moins de cinq minutes et cinq millions de recettes différentes". Thierry Graffagnino, triple champion du monde de la pizza, s’est lui aussi embarqué dans l’aventure dès 2017 : le cuisinier a signé la pâte et les recettes, et enseigné aux ingénieurs les gestes des pizzaiolos afin que le robot les reproduise au mieux. La marque, dont le slogan est "Robot & Gusto", a également misé sur un sourcing de qualité, incluant des légumes bio d’Italie, des fromages AOP français, des poissons issus de la pêche durable, et une farine issue de moulins franciliens.
1000 points de vente
Fin septembre 2019, les visiteurs du centre commercial du Val d’Europe (Seine-et-Marne) pourront tenter l’expérience et profiter du spectacle. Le premier robot y sera installé dans une cuisine vitrée, équipée d’un four à pizza. Via des bornes ou une application, les clients choisiront parmi une quinzaine de recettes (entre 8 et 14 €) ou créeront leur pizza sur mesure. Ils récupéreront ensuite leur commande dans une box, dès que leur nom apparaîtra sur l'écran numérique. Le restaurant sera capable de produire cent pizzas par heure, 24 heures sur 24.
Trois formats sont d’ores et déjà prévus : des points de vente avec ou sans places assises, et des ghost restaurants. "Dans un point de vente comme celui de Val d’Europe, un rechargeur bichonne le robot, le recharge en pâte et en ingrédients, cinq heures par jour, et un autre salarié est chargé de renseigner les gens, de débarrasser les tables… La robotique permet de résoudre les problèmes de recrutement en restauration rapide", note Philippe Goldman, président de Pazzi.
Grâce à des investisseurs européens, américains et singapouriens, la start-up espère entamer le déploiement de ses pazzirias dans l’Hexagone, à l’horizon 2020. Sous forme de concession, l’enseigne vise les opérateurs de lieux de flux : gares, aéroports, centres commerciaux, grands magasins, campus… Son objectif ? Atteindre à terme les 1 000 points de vente à travers le monde.
Publié par Violaine BRISSART