Face à des budgets qui se resserrent, les entreprises organisent moins d’événements à l’extérieur de leurs locaux mais quand elles le font, elles privilégient la qualité. C’est le constat dressé par Coach Omnium et le groupe 1001Salles, dans la 32e édition de son étude annuelle sur l’évolution du tourisme d’affaires, dévoilée le 9 avril à Chateauform’ George V, à Paris.
Si, en 2024, la demande en manifestations professionnelles Mice (pour Meetings, Incentive, Conventions, Events : réunions, séminaires, conférences, évènements) a retrouvé les niveaux de 2019, l’activité Mice est en baisse pour une entreprise sur deux, et le budget s’est réduit pour deux tiers d’entre elles ces trois dernières années. En cause : l’inflation, l’instabilité politique en France et l’incertitude géopolitique mondiale qui les incitent à la prudence.
La demande d’activités en hausse
Tous les types de manifestations sont globalement en recul en 2024 par rapport à 2023, indique l’étude. Les réunions et séminaires (71 %), les soirées événementielles (56 %) et les séminaires résidentiels sont les motifs les plus courants, indiquent les entreprises interrogées. Leur premier objectif est de motiver et de fédérer les équipes (64 %), d’organiser des réunions internes régulières (57 %) et des comités de direction (43 %).
Malgré la baisse des budgets, plus de 9 entreprises sur 10 ajoutent des activités ou des animations à leurs manifestations, afin de rendre “les séminaires plus efficaces et de cimenter davantage les équipes”, détaille l’étude. Les activités ludiques sont plébiscitées (85 %), suivies par les activités culturelles (55 %). En revanche, “la thématique RSE est beaucoup demandée dans les activités de team building, mais pas forcément retenue”, note Olivier Gouvernal, de la société For Event.
La grande majorité des réunions professionnelles rassemble moins de 100 personnes, pour une durée d’un ou de deux jours ; le format incluant une nuit permettant de mieux s’extraire du quotidien. Une durée qui s’est raccourcie depuis ces vingt dernières années, en raison là encore de la baisse des budgets mais aussi de la concentration des manifestations sur le milieu de la semaine, depuis l’instauration des RTT et la généralisation du télétravail. La saisonnalité évolue peu, avec une concentration sur les mois de juin, septembre et octobre, et très rarement pendant les vacances scolaires.
L’hôtel, premier lieu d’accueil des séminaires
“Lorsque les entreprises ont besoin de se réunir à l’extérieur, hors de leurs murs, elles optent en premier pour des hôtels (70 % des répondants). C’était moins le cas en 2019 — 40 % seulement —, mais cela montait à 91 % en 2005”, rappelle Coach Omnium. Une bonne nouvelle pour les hôteliers, qui ont investi ces dernières années pour proposer des lieux pratiques et bien équipés, avec parfois une équipe et des services dédiée sur place. Les indépendants (55 %) sont presque autant sollicités que les chaînes hôtelières (60 %).
Il s’agit principalement de 4 étoiles (87 % des demandes, contre deux tiers en 2022). Choisis par 29 % des entreprises (plusieurs réponses étaient possibles dans l’enquête), les 5 étoiles intéressent des secteurs précis (finance, consulting, luxe) mais sont interdits par d’autres pour des raisons d’image et de tarifs. Ils tendent à reculer en 2024 au profit des gammes inférieures.
Autres hébergements choisis : les lieux atypiques et événementiels pour 55 % des entreprises (contre 62 % en 2023) et les châteaux et demeures de caractère, en hausse de 12 points, certainement en raison de l’augmentation de l’offre et de la demande croissante de déconnexion (54 % contre 42 %).
La fidélisation : un levier important
Les critères de choix des entreprises restent toutefois très rationnels : elles regardent d’abord la capacité, puis la localisation et enfin le prix. L’engagement éco-responsable est encore mineur, mais peut faire la différence entre deux établissements similaires. En revanche, la fidélisation est un critère important à prendre en compte, puisque 69 % des entreprises retournent dans un endroit où elles ont l’habitude d’aller. Le bouche à oreille joue aussi un rôle important, ainsi que les moteurs de recherche.
Pour 2025, la prudence sera encore de mise : l’activité Mice restera inchangée pour 42 % des entreprises, ainsi que leur budget pour 60 %, indique l’enquête réalisée en janvier et février derniers. Les derniers événements géopolitiques et économiques risquent malgré tout de les conduire à limiter leurs dépenses, dans l’attente d’un contexte moins instable.

Publié par Roselyne DOUILLET
Il y a 3 jours