Quand les professeurs organisent un concours, on peut s'attendre à ce qu'ils sollicitent les compétences les plus variées des candidats. C'est ce que montre le concours des Jeunes Talents du bar, organisé par l'Association des professeurs enseignants en bar (Apeb), et dont la deuxième édition vient de se dérouler au lycée Sainte-Anne de Saint-Nazaire (44).
Vingt-huit candidats se sont affrontés le 3 avril. Pour participer, il leur a déjà fallu remporter une sélection au sein de leur lycée ou centre de formation. À Saint-Nazaire, ils ont d'abord passé une épreuve écrite portant sur les produits et le bar. Leurs qualités techniques ont ensuite été testées avec, d'une part, un test de verse portant sur la maîtrise des techniques de dosage, d'autre part la réalisation de deux cocktails classiques (un short drink et un long drink). Mais les jurés ont également jugé leurs aptitudes de professionnels en herbe : les jeunes ont en effet dû se soumettre à l'identification d'un produit mystère, et à une épreuve orale de commercialisation.
Pour ce concours, les jeunes ont dû particulièrement travailler. Ainsi, Maël Lefort, du lycée Vauban d'Auxerre (79), a doublé l'entraînement suivi avec ses professeurs par du travail personnel "Ce concours n'est pas forcément difficile, mais il est assez pointu, c'est pour ça qu'il faut fournir un gros travail de préparation en amont.
Un très bon niveau technique
L'épreuve qui les a le plus éprouvé a été l'oral de commercialisation, qui sollicitait non seulement des connaissances précises, mais aussi une certaine aisance à l'oral. Mais c'est finalement le test de verse qui les a réellement mis en difficulté. Rares sont ceux qui ont réussi à le passer sans encombre, et aucun des candidats n'a obtenu la note maximale. La reconnaissance du produit n'a pas été simple non plus, admet volontiers Daniel Duverger, chef de travaux au lycée Sainte-Anne : "Ce n'est pas si facile que ça d'identifier un rhum, en se basant juste sur la reconnaissance visuelle et olfactive, surtout à 10 heures du matin !"
Pourtant, il est ravi de constater que "le niveau de ces élèves est très bon techniquement". Ils ont montré des connaissances solides, prouvant ainsi qu'ils étaient bien préparés. "Les premiers sont donc des jeunes à qui on demande en plus des qualités de présentation et de savoir-être essentielles dans notre métier."
Maxime Farnet, du lycée hôtelier de Marseille, est arrivé 1er, suivi de William Hetzel, d'Illkirch-Graffenstaden, puis d'Alexandre Robin de Saint-Nazaire) et de Renaud Houel, d'Hérouville-Saint-Clair, 3es ex-aequo.
Pour le vainqueur, les plus grosses difficultés ont résidé dans certaines questions écrites "sur des produits qu'on n'a pas trop l'habitude d'approfondir, comme le thé", et dans le test de verse. Mais ce jeune qui apprécie la compétition est surtout très heureux de pouvoir maintenant participer à la coupe Scott, et ne cache pas ses ambitions : "Je voudrais profiter de mon métier pour voyager, et ensuite, si je pouvais retourner en France ouvrir mon propre établissement ce serait génial, mais ce n'est pas pour demain !"
Publié par Élodie BOUSSEAU
