Mobilier chiné dans une brocante voisine, confitures d’un producteur local, café torréfié dans le quartier, uniformes fabriqués en France… La carte de la proximité fait mouche auprès des clients d’hôtels et de restaurants. Pour eux, c’est l’occasion de découvrir un terroir, des artisans, des talents. C’est aussi une façon de voyager sans forcément s’éloigner et s’engager, ainsi, dans un tourisme plus raisonnable. D’où le succès croissant des séjours à la campagne, en Corse, en Bretagne ou encore au Pays basque. Les vacanciers recherchent des lieux à identité forte, avec du patrimoine, de l’architecture, des savoir-faire. Parce que le plongeon dans la piscine ou le massage au spa ne suffisent plus pour être dépaysé, certains hôtels et restaurants ont déjà pris ce virage vers le tout locavore. Cela commence par un petit déjeuner où le pain, les confitures, le beurre et les œufs sont issus d’un circuit ultra-court. Cela se poursuit avec des séances de yoga dispensées sur un rooftop, par un professeur du quartier. Autre exemple : des cours de cuisine proposés par un chef, au plus près de son potager. À Paris, des hôtels tels que French Theory (Ve), Coq Hôtel (XIIIe) ou Maison Mère (IXe), misent sur le vivier culturel, festif ou artistique de proximité pour surprendre et intéresser aussi bien les voyageurs venus de loin que les riverains, clientèle à ne pas négliger. Playlist, dégustation de vin, exposition de photos ou de dessins, atelier de couture ou d’écriture… chaque partenariat et chaque animation sont pensés pour attirer, fidéliser et être instagrammés.
La traçabilité rassure
Autre atout du local et du made in France : le gage de qualité qu’ils incarnent. Depuis la crise sanitaire, la traçabilité rassure. Selon le baromètre 2021 du Collège Culinaire de France, ce que recherchent en priorité les clients en allant au restaurant, c’est un accueil, du service et une ambiance (99 %), mais aussi une cuisine de marché, de produits frais et de saison (94 %). Ainsi à l’hôtel La Diligence à Obernai (Bas-Rhin), c’est le chef étoilé Thierry Schwartz, dont le restaurant et la boulangerie se situent à deux pas, qui fournit pains, gâteaux et viennoiseries. Chez French Theory, au cœur de la capitale, les assemblages de cafés sont signés Coutume, artisan torréfacteur parisien. Quant à la marque Greet du groupe Accor, elle ajoute au local une note sociétale, en réutilisant « les ressources existantes » et en recyclant « les ressources produites ». Objets et pièces de mobilier sont chinés - notamment chez Emmaüs - et le salon dispose d’une bibliothèque partagée. Un engagement qui trouve son public. Et ce d’autant qu’à l’hôtel Greet de Beaune (Côte-d’Or), on peut séjourner à partir de 72 € la nuit. Mais le prix ne serait pas un frein au « voyager mieux ». Selon l’édition 2021 du baromètre Customer Experience Excellence (CEE), réalisée par le cabinet KPMG, 58 % des consommateurs se disent prêts à dépenser plus pour des produits et des services éthiques. Preuve du nouvel attachement de la clientèle pour la RSE, le durable et le sourcing local.
Conférence Hôtellerie-restauration : les vertus du local et du ' made in France ', avec Coline Pont, responsable des achats pour l’Europe du Sud chez Accor, Arnaud Humbert, président exécutif de Valdelia, et un représentant de l’Ameublement français : mardi 8 novembre, de 12 h 30 à 13 h 15 sur le Talks Architecture & Design du salon EquipHotel, pavillon 7.3, Paris, porte de Versailles (XVe).
Equip'Hotel #paris# local locavore
Publié par Anne EVEILLARD