Avec les vacances et les fêtes, la Martinique et la Guadeloupe s'apprêtent à recevoir des milliers de visiteurs de métropoles. Sans confinement et avec un couvre-feu à minuit, la joie des restaurateurs reste mesurée tant ils redoutent les conséquences d'une reprise violente de l'épidémie. “On sert de cobaye. C’est mon avis personnel. Si l’épidémie devait repartir ici, cela pourrait servir de justification pour le maintien de la fermeture des restaurants en métropole”, envisage le chef Arnaud Bloquel, propriétaire du restaurant L’Orchidéa en Guadeloupe, qui s’enchante d’avoir un carnet de réservations plein mais qui redoute le prix à payer. “Je suis complet pour Noël et le jour de l’An avec des listes d’attente. Je me réjouis d’accueillir tous ces clients. En même temps, je suis très inquiet de devoir refermer en janvier en raison du retour de la maladie. Pour venir, les voyageurs doivent produire un test PCR de moins de 72 heures dont je doute de l’efficacité. Ils peuvent se contaminer entretemps. C’est le cas de notre nouveau préfet qui a embarqué avec un test négatif pour déclarer la maladie deux jours après son arrivée en Guadeloupe. Ce n’est pas fiable et je ne parle même pas des faux tests”, argumente le cuisinier le mieux noté de Guadeloupe dans le Gault&Millau 2019.
Les restaurateurs redoutent des lendemains de fêtes délétères
“Avec 9 avions quotidiens, c’est plus de 4 000 arrivées par jour en Martinique ! Les jeunes qui étudient en métropole sont déjà de retour dans leur famille. Les fêtes sauvages se multiplient sur les plages et dans les villas. C’est très inquiétant. On va avoir des clusters dans les familles. Les touristes resteront dans leur chambre d’hôtel, leur club de vacances, ils iront à la plage et mangeront aux buffets des hôtels dans le strict respect des mesures sanitaires. La reprise de l’épidémie que nous craignons ne viendra pas des hôtels et restaurants. C’est pourtant nous qui serons montrés du doigt”, s'alarme explique Luc Bazely, propriétaire de la Case Thaï aux Trois-Îlets en Martinique. “J’ai 6 m2 par table dans mon restaurant et une ventilation naturelle maximale en l’absence de baies vitrées. Je prévois de faire sur les 15 jours de fêtes + 120 % de l’activité que j’ai eue l’année dernière sur tout le mois de décembre ! Nous fonctionnons normalement depuis mardi avec juste un couvre-feu à minuit. Je vais embaucher. La très forte activité à venir est la conséquence de l’arrivée massive des touristes, du besoin de revivre des locaux mais surtout du maintien de la fermeture de beaucoup de confrères. Ils ne veulent pas prendre le risque de recruter pour 15 jours. Nous redoutons tous que d’excellentes fêtes de fin d’année soient en réalité annonciatrices d’un nouveau confinement en janvier avec de multiples restrictions à venir alors que la saison commence”, conclut le restaurateur.
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Publié par Francois PONT