Lorsque l’on pense aux menus illustrés, nous viennent plutôt en tête les menus de mariage, les menus anciens jaunis par le temps, ou ceux des restaurants asiatiques aux nombreuses photographies. “Dans les années 1990, on utilisait beaucoup de photos sur les menus. Le problème, c’est qu’elles sont contractuelles, c’est-à-dire que l’assiette doit être exactement comme les photos”, remarque Bernard Boutboul, président de Gira Conseil.
Mais si les photographies ont eu leur quart d’heure de gloire, aujourd’hui leur utilisation se limitent aux réseaux sociaux. “Une photo c’est bien pour un contenu digital, mais pour tout ce qui est impression, je trouve que l’illustration est plus élégante”, assure Marie Barbé-Salenave. Cette restauratrice bordelaise a fait appel à un illustrateur, Sasha Nogueira, lors de l’ouverture de son établissement Ganache. “On propose des desserts boutique, mais nous n'avons pas de vitrine réfrigérée et le chariot à desserts, ça ne me donne pas envie. On cherchait un entre-deux. Quand j’ai vu les dessins de Sasha, j’ai trouvé que c’était exactement ce qu’il nous fallait.”
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Bonne nouvelle pour le restaurateur, tout peut se faire à distance. “Mes clients me contactent par Instagram ou par e-mail et m’expliquent le projet et leurs besoins. Ils m’envoient les photos sur lesquelles je me base pour illustrer le plus fidèlement possible. Je peux même partir de rien et dessiner à partir des idées du client”, détaille Sasha Nogueira.
Résultat : “Nos clients adorent pouvoir visualiser les desserts, ça apporte une touche personnelle. C’est aussi une manière de montrer la composition du dessert autrement que par un énoncé classique”, assure Marie Barbé-Salenave. Une donnée que confirme Bernard Boutboul : “L'une de nos études a montré que le consommateur est plus séduit par une carte lorsqu’il y a du rythme, du relief ou des couleurs douces.”
Pour qui et à quel prix ?
On pourrait croire que de tels menus ne pourraient convenir qu’au haut de gamme, mais loin de là. “Je travaille avec des palaces, mais aussi des boulangers, un traiteur, un glacier, un chocolatier... J’ai même des particuliers”, affirme Sasha Nogueira.
Quid des tarifs ? “Pour établir les prix, je me base sur l’utilisation future des dessins, la complexité de la création à reproduire et le style choisi”, explique l’illustrateur. Le restaurateur peut ensuite choisir les détails du dessin, et notamment ses couleurs. “Attention, il ne faut pas que ce soit flashy, il vaut mieux privilégier les couleurs douces, pastel, sinon ça peut être contreproductif. On risque de retomber dans quelque chose de très coloré de type fast-food”, prévient Bernard Boutboul.
Publié par Ingrid BOINET
mercredi 4 octobre 2023