Ils étaient sur place dès 8h30. Parce que ce n’est pas tous les jours que les élèves du lycée Albert de Mun – du bac pro jusqu’au BTS, en passant par la MAN –, à Paris (VIIe), peuvent servir le déjeuner - dont ils ont aussi concocté desserts et pain -, des artisans et apprentis du chantier de rénovation de Notre-Dame. L’idée vient d’Alain Minche, professeur de restaurant à Albert de Mun. "J’avais envie que les savoir-faire artisanaux français se rencontrent, le temps d’un repas, façon ‘gigot bitume’ ", confie-t-il. Alors il a déposé un courrier en ce sens dans la boîte aux lettres du chantier de la cathédrale. Résultat : il a obtenu le feu vert de l’Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de Notre-Dame.
"Une telle opération, c’est valorisant pour tout le monde"
Le 4 avril dernier, une centaine de jeunes du lycée Albert de Mun ont ainsi préparé tartes aux pommes, marbrés, tartes amandine, et assuré le service du déjeuner de quelque 350 charpentiers, couvreurs, échafaudeurs, sculpteurs… sous trois tentes dressées à l’arrière de la cathédrale. Un travail mené en partenariat avec Sodexo, qui supervise la cantine du chantier depuis le début de celui-ci, à titre gracieux. "Une telle opération, c’est valorisant pour tout le monde. Cela incarne également tout ce qui nous relie : l’art, l’artisanat, la main, le geste", a commenté Denis Courtiade, directeur du restaurant Jean Imbert au Plaza Athénée (VIIIe) et fondateur de l’association Ô Service – Des talents de demain. Si Maryline Guiry, directrice générale déléguée de l’Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale parisienne, parle d’une "communauté de bâtisseurs", Alain Minche pour sa part a vu, ici, l’occasion pour les jeunes talents d’Albert de Mun, de "mettre leur pierre à l’édifice".
Publié par Anne EVEILLARD