Seul château-hôtel de la capitale, le Saint James Paris a été édifié au XIXe siècle dans un style néo-classique, à deux pas du Trocadéro. Un bâtiment d’exception… mais énergivore. “Malgré des rénovations, la consommation énergétique de cet établissement de 49 chambres représentait entre 160 000 et 170 000 € par an”, se souvient le directeur adjoint, Lyderick Jadaud. Dès 2016, l’enseigne décide donc de rendre sa politique énergétique plus efficiente et, in fine, plus économique, tout en limitant son empreinte carbone. “Nous avons choisi d’être contraints par une certification, afin que la démarche soit durable”, précise-t-il.
Méthodologie
ISO 50001 est “une boîte à outils, une méthodologie” qui permet aux entreprises de mettre en place un système de management de l’énergie opérationnel et pérenne. La norme se fonde en effet sur l’amélioration continue – un modèle de système de management que l’on retrouve dans d’autres normes bien connues, comme ISO 9001 et ISO 14001.
La démarche ISO 50001 suppose en premier lieu d’identifier les gisements d’économie. Pour ce faire, le Saint James Paris fait appel à un prestataire, Cimes Assistance, afin de placer plus de 60 capteurs capables d’analyser la production d’eau chaude, la consommation électrique ou encore le chauffage. L’hôtel, qui répartit sa consommation entre électricité (69 %), vapeur (29 %) et gaz (2 %), épluche ses factures dans le moindre détail, puis contacte la société Citae pour réaliser un audit énergétique. “La société a établi une fiche énergétique comparable à celle des produits électroménagers : on était dans le rouge complet. Elle nous a aussi donné différentes pistes. Par exemple, la mise en place d’une isolation intérieure coûterait 230 000 €, pour un retour sur investissement en huit ans”, note Lyderick Jadaud.
Toutes les données sont analysées, tandis que les différentes pistes d’amélioration sont hiérarchisées et retranscrites dans un plan d’action. Grâce à cette nouvelle politique, l’hôtel compte réduire ses dépenses énergétiques de 12 % en 2019, en fixant des cibles et des objectifs précis. “Nous allons installer des batteries de condensateur pour récupérer l’énergie réactive. Un coût de 18 000 € qui sera amorti en un an et demi. Nous allons aussi rénover les œils-de-bœuf pour un meilleur confort des clients et mettre en place une régulation thermique manuelle ou semi-automatique dans les chambres inoccupées et dans le bar aux heures de fermeture. Jusqu’à présent, nous chauffions tous nos locaux 24 heures sur 24”, déclare-t-il. Des pistes sont d’ores et déjà évoquées jusqu’en 2021, comme la mise en place d’un système automatisé de régulation du chauffage ou la récupération des eaux grises. “Le plus compliqué est de rédiger un document selon une norme. C’est un vrai savoir-faire qui a nécessité que nous soyons coachés par une société d’audit”, admet-il.
Une démarche pérenne
Il faut en moyenne dix-huit mois pour obtenir la certification ISO 50001, puis un audit est réalisé chaque année par une société spécialisée (Bureau Veritas, dans le cas du Saint James Paris). “Une fois par an, on fait une revue de direction. On reprend tous nos objectifs, on vérifie ce qui est fait ou non, on examine l’efficacité de notre politique énergétique… On doit justifier de tout ce que l’on fait, mais finalement, ce n’est pas si lourd”, poursuit le directeur adjoint.
L’hôtel a formé une équipe ISO en interne, composée de six personnes, et mobilisé sa centaine de salariés. Au programme : réunions de sensibilisation, groupes de travail, affichages dans les bureaux… “On a même ajouté notre politique énergétique sur tous nos contrats de travail”, glisse-t-il.
Pour décrocher cette certification, le Saint James Paris aura déboursé au total 40 000 €. Mais grâce au programme PRO-SMEn de l’Association Technique Énergie Environnement (ATEE) et à une prime conséquente, cette démarche aura été “une opération quasi-blanche”.
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Publié par Violaine BRISSART