Des propos que l'on retrouve chez Choukri Chamkhia, le gérant du Relais de la Butte (Paris, XVIIIe), établissement qui a servi de décor au film de Christian Duguay Un sac de billes : "J'ai expliqué au comédien comment nous travaillons car même pour rentrer une terrasse, on voit tout de suite quand c'est faux."
Un jour comédien, un autre maître d'hôtel au Quai d'Orsay
En réalité, Yannick Leroc apparaît quatre fois dans le film au 16 millions d'entrées d'Olivier Nakache et d'Eric Toledano mais c'est cette scène qui provoquera pendant des mois, chaque fois qu'il arrive sur une extra, un écho : "Voilà le pianiste, voilà le pianiste !" "Tous mes collègues ont vu le film et la séquence. Ils me chambrent encore gentiment. J'y ai droit tous les jours. Dans le cinéma, les cachets sont de 8 ou 10 heures et il vaut mieux être appelé au début d'un tournage avec beaucoup d'heures supplémentaires plutôt qu'à la fin lorsque le budget est épuisé. Pour mon intervention dans Intouchables, j'ai commencé à 15 heures pour finir à 4 heures, pour un cachet de 250 €. Pendant les pauses, on s'amusait beaucoup avec Omar Sy. Je l'avais servi à plusieurs reprises, en particulier à Bourges alors qu'il faisait une animation avec son acolyte du SAV de Canal +, Fred Testot, pour une marque de téléphonie", s'enthousiasme Yannick Leroc, qui a été contacté pour les films Samba (encore avec Omar Sy) et Comme un chef avec Jean Reno : "Dans cette production, j'ai tourné sept jours sans, au final, apparaître une seconde dans le film de Michaël Youn. Je suis même resté huit heures sur une chaise. C'est aussi ça le cinéma !"
Les séries télévisées se montrent aussi friandes de son geste juste, comme Les Cordier ou Les hommes de Pouvoir, tourné au Quai d'Orsay. Un lieu qu'il connaît bien pour y travailler comme maître d'hôtel au service des réceptions officielles. Impossible pour cet hôtelier, souriant et toujours de bonne humeur, de se souvenir de toutes ses figurations : "J'ai joué avec Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui sans même connaître le nom du film. Parfois, on se demande si on n'est pas embauché comme consultant tant on nous pose des questions : sur les tenues du personnel de salle dans les années 1970, les menus, la crédibilité d'une vaisselle, d'un décor ou les usages d'un mode de service", s'interroge le quadragénaire.
Publié par Francois PONT