Le 29 avril 2021, Bérangère, vice-présidente du groupe Bernard Loiseau, Blanche, aujourd’hui demi-cheffe de partie du restaurant La Côte d’or, et Bastien Loiseau, administrateur, lançaient un signal fort en reprenant les rênes du groupe qui porte leur nom. Celui de la réappropriation de l’héritage laissé par leur père, Le Relais Bernard Loiseau - Hôtel Relais & Châteaux 5 étoiles, qui les a vu naître et grandir, mais aussi de la pérennisation des valeurs qu’il leur a transmises. “Ce sont les piliers sur lesquels on construit notre route et on souhaite avancer : l’authenticité du goût, l’innovation dans la tradition, et le client comme boussole, qui doit être heureux à l’hôtel comme au restaurant”, insistent Bérangère et Blanche Loiseau. Ce retour aux sources, à Saulieu, “était un projet de vie, confie Blanche, mais nous n’avions pas fixé de timing.”
La crise du Covid est passée par là et a permis “aux pièces du puzzle de se mettre en place d’elles-mêmes, analyse Bérangère. Les choses ont été fluides parce que nous étions prêtes et que nous savions que nous avions quelque chose à apporter.” Quelque chose comme une stratégie multi-horizon qui commence par le Relais, “établissement sur lequel toute notre énergie est concentrée, insistent les deux sœurs. On a vendu [notre établissement à] Paris pour nous concentrer sur le vaisseau amiral.”
Au restaurant La Côte d'or, toujours sous la houlette de Patrick Bertron, qui fête ses 40 ans de maison le 15 mars 2022, la signature Bernard Loiseau va être renforcée : produits très frais, très bruts, très sourcés. “Même si cela a toujours été présent, on veut aller plus loin et que ce soit renforcé.” Aux côtés de Blanche Loiseau, Louis-Philippe Vigilant est également venu renforcer la brigade de Patrick Bertron. De son côté, Loiseau des Sens assume son statut de bistrot avec une carte plus conviviale et au ticket moyen revu à la baisse. À Beaune, Loiseau des vignes va être axé sur le vin avec des plats terroirs très typés et de grands marqueurs comme les quenelles de Sandre ou les œufs meurettes travaillés. Enfin, Loiseau des Ducs, à Dijon, “se recentre sur une interprétation citadine et élégante de la Bourgogne”.
Réaffirmer son authenticité
L’hôtel va également être partie prenante du projet. L’objectif : Aller “plus loin dans l’art de vivre en Bourgogne à travers une expérience globale, cohérente et multi sensorielle. On veut que le client se sente dans une maison de campagne”, précise Bérangère Loiseau. Cela passe notamment par un rafraîchissement de l’ensemble. Pour l’instant trois chambres témoins sont en cours de finalisation et seront dupliquées sur les 30 autres, “durant l’hiver prochain”. Enfin, le spa sera désormais mis au service des clients de l’hôtel prioritairement et gratuitement comme “complément de séjour”. Viendront ensuite la rénovation totale de la cuisine (datant de 1991), des communs et des salles de restaurant. Un chantier titanesque pour un investissement important. “Mais notre stratégie paie. On le voit dans la clientèle, les comptes, la fréquentation, se réjouit Bérangère Loiseau. Elle nous donne les moyens de lever des financements pour ça.” Avec, à terme, la possibilité de s’implanter à l’étranger. “Cela fait partie de la stratégie, une fois que la qualité sera parfaite ici : les valeurs Bernard Loiseau peuvent se transposer partout ailleurs.”
Publié par Myriam HENRY
mercredi 9 mars 2022