"Ça faisait longtemps que je voulais ouvrir mon restaurant mais j'ai reporté le projet plusieurs fois à cause de l'agrandissement de notre laboratoire et du lancement de notre gamme boulangère", attaque Rachel Moeller. Après avoir montré aux Parisiens qu'on pouvait faire des pâtisseries et pains américains artisanaux, elle s'est mise en tête de redorer le blason de la cuisine d'outre-Atlantique. Elle a déniché un local dans le IIIe arrondissement de Paris, et y a installé son restaurant. "C'était un ancien entrepôt de vêtements, nous avons tout cassé et tout créé de A à Z", confie-t-elle. Neuf mois plus tard, en juillet, avec le concours de la décoratrice Dorothée Meilichzon, la reine du cheesecake inaugurait un établissement hybride, ouvert de 8 h 30 à 23 heures, où elle ne se contente pas de servir des pâtisseries. "J'ai un 'background' plutôt salé et je voulais faire un vrai restaurant", développe-t-elle. Sur place, l'offre évolue en fonction de la journée : le matin, la maison sert des petits déjeuners avec granola, pancakes, oeufs bio et bacon… Le midi, place aux plats du jour, aux sandwichs et aux salades, l'après-midi aux pâtisseries. Et le soir, "nous proposons des plats différents, plus raffinés", se réjouit-elle. Sans oublier le brunch dominical où sont proposés des plats typiquement américains pas forcément très connus en France comme le 'chicken and waffles'.
De la cuisine américaine sans burgers
Dans son désir de faire connaître la cuisine américaine, Rachel Moeller a exclu les burgers de la carte au profit de spécialités régionales plus typiques et de sandwichs originaux (salade de poulet fermier fumé aux copeaux de barrique Jack Daniels, sandwich à l'épaule de porc fumé au bois de hêtre, cheddar fondu et coleslaw dans un bun brioché, encornets croustillants à la semoule de maïs et au piment chipotle…), élaborés avec des produits bio et/ou issus de petites productions. Comme pour la pâtisserie, tout est cuisiné, façonné, fumé sur place, que ce soit la charcuterie, les pains, glaces, yaourts, sauces ou condiments.
"Notre nom, notre situation et la bonne presse dont nous avons bénéficié au début nous a aidé à bien démarrer. Nous avons des bons retours et déjà beaucoup de clients réguliers", apprécie cette chef d'entreprise qui emploie plus de 70 personnes. Prochaine étape ? Elle aimerait ouvrir un delicatessen à la new-yorkaise où elle proposerait son pastrami et sa choucroute… La success story n'est pas près de s'arrêter.
Publié par Julie GERBET