Le Couvent des Minimes, établissement historique, situé à Mane, près du parc naturel régional du Luberon, propriété du groupe L’Occitane, vient de rouvrir ses portes après trois ans de travaux. Cet ancien couvent du XVIIe siècle, reconverti en 2008 en hôtel et spa, membre des Relais & Châteaux, a été entièrement repensé. "Il y avait deux talons d’achille sur le couvent, explique Fabien Piacentino, qui dirige l’établissement depuis dix ans avec son épouse, Valérie. La taille de certaines chambres - trop petites - et l’orientation donc la vue des chambres. C’est pour cette raison que nous avons lancé les travaux. Les couloirs, qui bénéficiaient de la vue vers l’extérieur, ont été intégrés aux chambres, ce qui permet à la lumière d’entrer. Nous en avons profité pour tout revoir : le circuit des eaux usées, le système électrique, la plomberie, le nouveau spa… Ce n’est pas juste de la cosmétique. Ce n’est plus le même couvent". L’établissement compte désormais 49 chambres et suites.
Un engagement environnemental et sociétal
Parmi les grands changements : transformation de la chapelle, autrefois désaffectée, en lobby, construction d’un escalier monumental qui relie la chapelle au cloître, création d’une piscine extérieure de 25 mètres de long, création d’un nouveau spa L’Occitane de 2 500 m². Autre aspect crucial du projet : les efforts en matière de développement durable, comme le souligne fièrement Fabien Piacentino : "Dès le début du projet nous nous sommes engagés dans la voie du développement durable, accompagnés par Envirobat BDM [une société spécialisée dans la construction de bâtiment durable, qui délivre des certifications, NDLR]. Nous sommes ainsi classés bronze sur le couvent et argent sur le spa. En outre, L’une des choses remarquables pour un établissement comme le nôtre c’est que nous sommes chauffés et refroidi - que ce soit pour la partie hôtelière et le spa - par la géothermie. On ne voulait pas de pompe à chaleur. Nous avons ainsi 43 sondes à 500 mètres de profondeur qui font leur travail." Par ailleurs, les matières nécessaires aux travaux ont été sourcées au maximum dans les environs, une politique de gestion de déchets a été mise en place, une démarche pour supprimer le plastique est engagée…
Dans cette même logique, le couple a souhaité remettre à plat toute la dimension sociale : "Nous avons profité de ces trois années de fermeture pour revoir profondément notre politique sociale. Depuis le covid les choses ont changé, si on veut avoir des gens professionnels et qui ont envie de rester avec nous et s’inscrire dans la réussite du projet on a besoin de proposer quelque chose de très sérieux. Nous avons relevé les salaires, créé un poste de communication interne, revu les process de recrutement et l’accueil des nouveaux collaborateurs. Il y a aussi ce qu’on appelle la vie du couvent avec l’employé du mois, les anniversaires, la distribution de cadeaux L’Occitane, l’offre nourriture, nous sommes membres de Hello CSE… Mais nous savons que tout n’est bien que s’il y a une ambiance de travail agréable. C’est ce qui est prépondérant. Même si nous sommes des artisans, il faut savoir donner de la reconnaissance aux employés et payer plus. L’équipe, les humains, sont encore plus beaux que la rénovation".
Pour les épauler dans cette aventure, le couple peut compter sur la collaboration de ses deux fils et belles filles : "Cette aventure familiale, parfois j’en ai un peu les épaules lourdes. Je me dis qu’il faut absolument qu’on réussisse. Mais quelle beauté", s’émeut Fabien Piacentino.
Ambition étoilée
Côté restauration, le restaurant gastronomique, anciennement le Cloître est devenu Le Feuillée. L’ambition est de retrouver l’étoile Michelin perdue suite à la longue fermeture. Le bistrot, anciennement le Pesquier, est devenu le Pamparigouste. "Les clients veulent vivre des expériences. Ça serait mal venu de ne pas avoir un restaurant gastronomique à la hauteur", explique Fabien Piacentino. Ainsi, pour orchestrer le tout, le directeur a fait appel au chef bourguignon et MOF Louis Gachet - qu’il a nommé chef exécutif - et son épouse, Pauline, elle aussi bourguignonne, responsable de la restauration.
Publié par Romy CARRERE
lundi 27 novembre 2023