Dernière ligne droite pour le schéma de développement touristique régional 2012-2016. Après plusieurs réunions de concertation, le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur a présenté sa copie aux acteurs du tourisme. À charge pour lui de prendre en compte leurs remarques avant de soumettre le document au vote des élus. En fait, il s'agit d'une révision du schéma précédent, pas d'une révolution. Pour Pierre Meffre, président du comité régional du tourisme Paca, "nous voulons miser sur l'innovation, en particulier le e-tourisme. Dans ce but, nous allons mettre en place un serveur open-data - un appel d'offre est en cours - pour partager les informations touristiques émanant des acteurs publics, voire les réservations. Cela permettra de rattraper notre retard sur des régions comme Rhône-Alpes où la mutualisation des informations est en place depuis longtemps."
Autres points forts du schéma : la stratégie de conquête des pays émergents (Chine, Russie et Brésil), des pays européens proches, l'éco-tourisme, etc. Si le schéma fait une large part aux offices de tourisme et autres comités départementaux du tourisme, il n'oublie pas les professionnels. Pierre Meffre ajoute : "Ils portent l'emploi, la croissance et l'innovation. Nous sommes là pour les soutenir, les aider financièrement en matière d'accessibilité, de modernisation de leurs établissements, les accompagner dans les missions à l'étranger. Nous, nous vendons la destination. Sans eux, leur offre et leur accueil, on ne peut rien faire." Avant de s'insurger : "Pourquoi le tourisme n'est-il pas davantage pris au sérieux ?" Vieux débat. D'autant qu'avec 25 000 entreprises régionales vivant du tourisme, 7,5 % de l'emploi régional, 30 millions de personnes accueillies, 14 milliards d'euros de chiffre d'affaires - soit 11 % du PIB -, il constitue une vraie force économique.
Qualification de l'offre
"Pour combien de temps ?", s'interroge Jean-Louis Bayol, président régional des Logis, vice-président de la CCI du pays d'Arles. Et de poursuivre : "D'ici vingt ans, l'offre touristique mondiale sera multipliée par trois alors que la demande doublera. Ici, il est évident qu'on ne pourra pas se battre sur le prix. Il faut qualifier davantage l'offre, avoir un meilleur rapport qualité-prix, être plus souriant, plus propre, plus accueillant."
Pierre Meffre acquiesce : "quel que soit le niveau de prix, il faut proposer le juste prix. C'est comme cela qu'on gagnera." "À condition d'anticiper le changement climatique et ses répercussions sur les habitudes de consommation", souligne Jean-Marie Collombon (Fédération internationale du tourisme solidaire). Une observation qui ne préoccupe pas totalement les élus, sauf dans les stations de montagne où ils refusent le 'tout ski alpin'. La journée s'est terminée par la mise à l'honneur des professionnels récemment labellisés Qualité Tourisme.
Publié par Dominique Fonseque-Nathan