L'Umih Douai (59) a déclaré la guerre à tous ceux qui passent outre la loi Évin. Cible principale : les associations, surtout sportives, qui vendent des boissons - alcoolisées ou non - dans l'enceinte de leur salle de sport ou de leur club-house. Lors de l'assemblée générale du 26 mai dernier, Gérard Blondiau, président de l'Umih Douai, très remonté, a cité des chiffres précis : 700 € de chiffre d'affaires par jour pour une association, 75 000 € d'achats pour une autre qui a pignon sur rue. Avec de tels résultats, on est loin de la dizaine d'autorisations à servir des boissons accordées par an aux associations… Un cafetier de Somain témoigne que le bar des boulistes de sa ville est bien ouvert de 8 heures à 22 heures. Avec des prix imbattables : autour de 1,20 € la bière, contre 3,50 € au zinc d'un bar de la ville. Un manque à gagner évident pour les cafés, bars et restaurants de Douai et des alentours. "Seul 10 % de l'alcool consommé en France l'est au sein des cafés et boîtes de nuit", souligne Roland Héguy, président confédéral de l'Umih. Difficile de mesure l'impact du commerce illégal sur les 90 % restants.
Action en cours
L'Umih Douai a donc décidé d'envoyer des huissiers constater ce "commerce illégal". Une dizaine d'interventions ont déjà eu lieu. "Si nous avions eu l'argent, nous en aurions fait cinquante", affirme Gérard Blondiau, président de l'Umih Douai, soutenu par ses 177 adhérents très remontés eux aussi. Le syndicat a même pris un avocat pour faire payer les fraudeurs. "L'action est en cours", résume maître Pauline Nowaczyk. Les municipalités qui subventionnent les clubs sportifs et les associations sont aussi en ligne de mire. À Douai, l'adjoint au maire chargé du commerce, Daniel Sellier, a été prévenu.
Publié par Emmanuelle COUTURIER