Cette année, la société STR, spécialisée dans l'analyse du marché de l'industrie hôtelière et du tourisme, enregistre de véritables records dans l'industrie hôtelière américaine. Depuis janvier, plus de 652,8 millions de nuitées ont été vendues aux États-Unis dont 108,5 millions uniquement au mois de juillet. "Le plus surprenant est la vitesse du rebond économique du secteur, explique Jack Corgel, professeur d'administration hôtelière à l'université de Cornell. "Généralement, l'industrie hôtelière est à la traîne des reprises économiques. Cette fois-ci, elle est en tête de la reprise", ajoute Jack Corgel.
Après la crise de 2008, STR constate que le RevPAR de l'industrie hôtelière américaine a connu une baisse continue durant dix-neuf mois consécutifs, tombant à 41,14 $ (30,89 €) en décembre 2009. Après une croissance de 5,4 % en 2010 puis de 8,2 % en 2011 et de 6,8 % en 2012, l'industrie hôtelière américaine fait preuve, aujourd'hui, d'une meilleure santé affichant un RevPAR de 69,46 $ (52 €) en juillet dernier. "Dans le sillage de l'effondrement de Lehman Brothers [un des principaux investisseurs du secteur hôtelier aux États-Unis, N.D.A] un rétablissement si rapide était inimaginable. Durant dix-huit mois, nous avons vécu l'enfer", témoigne Scott Berman, représentant du leader de l'industrie de l'hospitalité et des loisirs, Pricewaterhouse Coopers. "Nous n'avions pas connu une telle contraction du RevPAR depuis la crise des années 1930", poursuit Mark Woodworth, président de PKF Hospitality Research.
"Une plus grande discipline"
Mais la faute n'incombe pas uniquement à Lehman Brothers. Les États-Unis connaissaient, dès août 2008, un début de récession. Début 2009, le 'Baird/STR Hotel Stock Index' (indice boursier dans le secteur hôtelier américain créé en partenariat par Robert W. Baird & Company et STR, N.D.R.L) tombait à moins de 1000 points alors qu'il culminait à 3000 points, en 2007. Vendredi 13 septembre, l'indice clôturait à 2 834,01 points (source STR). Seules les sociétés les plus solides ont survécu à la crise alors que les banques sont désormais plus méfiantes vis à vis des projets plus ou moins fantaisistes et demandent beaucoup plus de garanties.
"Il existe aujourd'hui une plus grande discipline dans le développement de l'industrie hôtelière", explique Mark Woodworth. Pour Scott Berman, "tous les acteurs du marché se sont comportés de manière admirable. Certes la crise a eu un impact sur beaucoup d'entreprises mais il convient de rappeler que 95 % des acteurs du marché - banquiers, actionnaires, investisseurs, propriétaires et manager des différentes chaînes hôtelières - se sont associés pour faire face à cette crise". La conclusion de l'analyse revient à Mark Woodworth pour qui "le secteur sort de la crise plus fort que jamais, plus fort encore que s'il n'avait jamais rencontré les difficultés de ces dernières années."
Publié par A.J.A