L'étude des comportements selon les professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) suppose que la manière dont les individus agissent ne dépend pas de ce qu'ils sont, mais bel et bien de leur profession. Par le biais des panels représentatifs, une fois donnée la PCS, on connaît avec une étonnante précision les comportements prévisibles des individus d'une société (nombre d'enfants, loisirs...). Le philosophe ajoute que « si un individu décide d'adopter un comportement trop différent de ce qu'on attend de lui dans son contexte professionnel, il devra en "payer le prix" : il sera rejeté, stigmatisé par ce groupe. Pour être intégré dans un groupe, y compris dans un groupe professionnel, il faut se conduire selon les comportements attendus dans ce groupe ».
S'appuyant sur les travaux de Pierre Bourdieu, auteur marquant de la sociologie, Joël Garnier a expliqué aux étudiants qu'il existe « une grille de lecture des individus selon leur profession en les classant en fonction de trois critères :
- le capital économique de la personne (patrimoine)
- le capital culturel (objets culturels possédés, lieux culturels fréquentés, niveau de diplôme...)
- le capital social (réseaux sociaux de l'individu).
Ces trois indicateurs génèrent des habitus différents selon les professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) ».
Devant les nombreuses questions des étudiants suscitées par ce discours, Joël Garnier a insisté sur le fait que « cet habitus devient une matrice qui déterminera nos choix et nos comportements futurs, y compris, et c'est important, en dehors de notre profession, car l'individu se servira alors de cette structure apportée par son identité professionnelle pour "lire" le monde, pour juger ». Suite à ces éclaircissements philosophiques et sociologiques, les étudiants sont repartis avec des pistes intéressantes de recherche. Charge à eux à présent de tenter de définir les composantes de cette identité professionnelle du maître d'hôtel de demain qu'ils incarneront.
Publié par H.B.