Alors que le secteur de la restauration commerciale connaît traditionnellement l'un des plus forts taux de turnover - avec pour conséquence un manque de motivation des salariés et la nécessité de former régulièrement de nouveaux collaborateurs, chez Léon de Bruxelles c'est tout le contraire : le turnover atteint à peine 32 %, avec neuf employés sur dix embauchés en CDI. Identifier les talents et valoriser les compétences via des formations internes : voilà la stratégie gagnante de l'enseigne ambassadrice de la cuisine belge, qui a su développer ces dernières années un panel d'outils pédagogiques pour fidéliser ses salariés.
"Notre objectif est de détecter les profils les plus prometteurs, afin de les accompagner dans un parcours d'évolution rapide et concret", explique Laurent Gillard, directeur général du groupe qui emploie près de 1 500 salariés. Une politique de ressources humaines profitable tant pour l'enseigne - puisqu'elle contribue à ses performances, que pour ses collaborateurs qui bénéficient à plein de la promotion interne. "En leur inculquant ses valeurs et sa culture d'entreprise, Léon de Bruxelles fédère aussi ses collaborateurs, qui se sentiront davantage investis dans leur travail au quotidien."
Alterner formation pratique et théorique
C'est dans ce cadre qu'est née en 2005 l'école de formation Léon, une première dans la restauration. Celle-ci est ouverte à tous les salariés du groupe, des serveurs aux directeurs de restaurant, en passant par les cuisiniers. C'est ainsi que 80 % des encadrants (assistants, adjoints, directeurs) sont notamment issus de la promotion interne. Dans le même sens, notons qu'un directeur sur deux a commencé chez Léon de Bruxelles en tant que commis, serveur, plongeur ou cuisinier.
Mais concrètement, comment ça marche ? Les candidats à la formation sont remarqués par les directeurs de restaurant pour leurs compétences, leur sens du service, et leur faculté de management et d'encadrement. Les présélectionnés passent alors un concours écrit et oral, validant leurs connaissances acquises sur le terrain. À l'issue de cet examen, les salariés retenus démarrent la formation (des modules à intervalles réguliers d'un à plusieurs jours). Parmi les thèmes étudiés, la gestion, le management et la qualité. En partie dispensée à l'école située à Vélizy (78), la formation est également réalisée sur le terrain, afin d'alterner théorie et pratique.
Parcours Serveur expert et Challenger
Deux sessions de formation sont proposées à l'école Léon : le parcours Serveur Expert et le parcours Challenger. Le premier a été créé fin 2011. Objectif : permettre à des serveurs d'être en capacité d'encadrer et de former de nouveaux collaborateurs. En clair, de devenir chef d'équipe. Actifs sur le terrain, familiers des valeurs de l'entreprise, excellents vendeurs, mais également soucieux des autres, les candidats à cette formation doivent avoir au minimum deux ans d'ancienneté au poste de serveur dans l'enseigne.
Le parcours Challenger, d'une durée de dix-huit mois, est quant à lui destiné aux salariés visant un poste de direction dans l'un des restaurants de la chaîne. Pour intégrer cette session, les candidats doivent avoir deux ans d'ancienneté, dont six à un poste d'encadrement. Les cours sont ici axés autour des ressources humaines, de la gestion d'un restaurant, de la maîtrise des produits ou encore du marketing. En 2011, pas moins de 92 % des salariés de chez Léon de Bruxelles ont suivi au moins une formation. Un chiffre remarquable et synonyme d'embauches, le groupe s'apprêtant à ouvrir sept nouveaux restaurants en 2013.
Publié par Mylène SACKSICK