Après les burgers et les sandwiches, Kristin Frederick, la fondatrice du Camion qui fume, s'attaque à un autre emblème des États-Unis : le pop-corn. Comment l'idée lui est venue ? "J'ai lu un article qui parlait de la difficulté d'attirer les clients dans les cinémas et je me suis dit qu'il y avait quelque chose à faire avec le pop-corn - qui reste une offre classique en France - là où il est difficile d'intégrer de la vraie restauration car les clients ne veulent pas de bruits ni d'odeurs… Connaissant l'engouement des Français pour la gastronomie, j'étais surprise que la plupart des cinémas utilisent du pop corn industriel." C'est à ce même moment que la société de Luc Besson, EuropaCorp, lui propose de faire quelque chose dans le cinéma qu'elle était sur le point d'ouvrir à Aéroville (sur les communes de Roissy et du Tremblay-en-France, 95). "Le timing était parfait, car cela faisait un endroit où je pouvais mettre en place mon idée", se souvient-elle.
Truffes, algues et parmesan
Le Popcorn bar voit donc le jour en octobre dernier. "Les réactions ont été immédiates", note Kristin Frederick. Le concept est une première mondiale : même aux Etats-Unis où il existe des bars à pop-corn, ceux-ci ne proposent que des mélanges tout faits. La chef, elle, a planché sur une version quasi-gastronomique : une machine classique est utilisée pour faire éclater les grains de maïs, au maximum français pour éviter les OGM, tandis que l'assaisonnement est fait dans un deuxième temps, à la minute, directement devant le client. "Nous avons imaginé une ambiance 'bar à cocktail' avec les ingrédients dans des bocaux, assemblés sur mesure dans un shaker, comme un petit spectacle."
Une dizaine de recettes sont proposées et changent régulièrement, des plus classiques (sirop d'érable, fleur de sel, caramel-beurre salé…) aux plus originales (algues, wasabi, truffe, fromage, praline rose, lait concentré…). "La mise en oeuvre est facile car les employés du cinéma doivent pouvoir les préparer, mais cela n'empêche pas d'avoir la petite touche 'cuisinée' en plus : parmesan râpé ou herbes fraîches parsemées au dernier moment…" Deux tailles de gobelets sont disponibles (100 et 150 cl) pour un prix allant de 4 à 6 €. "Ça change vraiment d'avoir l'odeur du vrai pop-corn dans un cinéma, ça apporte une touche haut de gamme", renchérit Kristin Frederick, qui voudrait désormais implanter son concept dans les cinémas parisiens.

Publié par Julie GERBET