“Ce congrès est important pour moi, car il s’agit du dernier que je tiendrai en tant que président, fonction que j’ai occupé pendant quinze ans, à la tête des trois organisations qui se sont succédé : le Synhorcat, le GNI et le GHR”, déclare d’entrée Didier Chenet, président du GHR. Le Groupement des hôtelleries et restaurations de France est né en janvier 2023 de la fusion de trois organisations professionnelles, le GNI, le SNRTC et le SNRPO, avec à sa tête Didier Chenet et Hervé Dijols, en tant que vice-président. Tous deux avaient annoncé leur volonté d’assurer cette fonction pour un an avant de transmettre le flambeau. Catherine Quérard est la seule candidate en lice pour la présidence.
L’énergie, un dossier épineux
Les tarifs de l’énergie représentent un coup de massue pour les entreprises. Il y a bien la mise en place du bouclier tarifaire, mais ses effets sont limités et surtout, il ne concerne pas toutes les entreprises. “D’une moyenne de 3 % du coût de l’énergie, on arrive à 7 % du chiffre d’affaires. Cette augmentation de 4 points représente la marge que dégagent nos entreprises”, précise le président du GHR, qui demande “l’extension du bouclier tarifaire aux PME et sans condition de puissance du compteur.” Le dispositif est actuellement réservé aux très petites entreprises ayant moins de 10 salariés, une mesure reprise par une proposition de loi qui doit être examinée par le Sénat. “Nous commençons à avoir des avancées sur le dossier mais on est loin du compte”, conclut Didier Chenet
Le volet social
• Le projet de loi de finances pour 2024 ne prévoyait pas la reconduction de l’exonération de charges sociales et d’impôt sur le revenu pour les pourboires remis librement aux salariés. Le GHR a aussitôt alerté les députés. Émilie Bonnivard, députée (LR) de la Savoie, a déposé un amendement que le Gouvernement a accepté de reprendre afin de prolonger cette exonération pour deux ans.
• L’organisation professionnelle demande que la profession soit reconnue comme métier en tension afin de permettre la régularisation des travailleurs étrangers avec alias (qui travaillent avec les papiers d’un autre salarié). Elle souhaite que la circulaire Valls soit intégrée dans le projet de loi immigration pour que les règles soient les mêmes pour tous.
• À l’occasion des négociations sur l’assurance chômage, le GHR souhaite que soit revu le dispositif sur le bonus-malus qui augmente le taux de la cotisation chômage pour les entreprises qui utilisent beaucoup de CDD. Ce dispositif pénalise plus particulièrement les entreprises saisonnières ainsi que les traiteurs organisateurs de réception dont l’activité nécessite le recours au contrat à durée déterminée saisonnier ou au contrat d’extra. Le bonus-malus ne prend pas en compte ces spécificités.
Faire baisser les taux de commission des titres-restaurant
• Suite à l’avis rendu par l’Autorité de la concurrence sur les commissions des titres-restaurant, Didier Chenet considère que son organisation doit travailler de concert avec les services de la ministre Olivia Grégoire. Parmi les pistes évoquées par l’Autorité, celle d’un meilleur rééquilibrage des commissions entre les entreprises et les restaurateurs, et permettre de remettre les titres à un seul émetteur, quel que soit le titre émis, ce qui permettrait de faire baisser le taux des commissions.
• Autre cheval de bataille du GHR : l’équité fiscale entre tous les acteurs de l’hébergement touristique marchand. Le projet de loi de finances pour 2024 prévoit de revoir la fiscalité des meublés de tourisme. Le Gouvernement a décidé de réduire l’abattement de 71 % à 50 % sur les revenus des meublés avec un seuil à 77 700 €. Le GHR réclame aussi l’obligation d’enregistrement de tous les meublés dès la première nuitée pour tout le monde.
• Enfin sur le fait maison, le GHR, qui se déclare satisfait des déclarations d’Olivia Grégoire. “Cela va dans le sens d’une clarification et du dépoussiérage de cette appellation qui doit prendre en compte la réalité du travail des professionnels”, explique Didier Chenet.
Publié par Pascale CARBILLET