Juan Marí Arzak a ouvert les portes les portes de la renommée internationale à la cuisine espagnole. Ferran Adrià l'a portée au sommet, et les frères Roca font partie de ceux qui maintiennent cette réputation au plus haut des palmarès mondiaux de la gastronomie. De fait, il n'est pas étonnant que le secteur espagnol de la restauration (mais aussi de l'hôtellerie) suscite aujourd'hui un grand intérêt. Car malgré la crise économique sévère qui frappe la péninsule ibérique, le pays offre toujours des opportunités, notamment pour les futurs professionnels qui veulent trouver un stage. D'autant que le niveau de formation n'a pas évolué au même rythme que la qualité de la gastronomie outre-Pyrénées. "Il y a en Espagne un défaut de formation qui donne un avantage incontestable aux candidats en provenance de France, à condition évidemment qu'ils maitrisent l'espagnol, ou le catalan s'ils choisissent de poser leurs valises en Catalogne", confirme le consultant indépendant Mickaël Lasne. Ce professionnel est installé depuis treize ans à Barcelone, où il a travaillé notamment auprès de Jean-Luc Figueras. "Ce déficit de formation est particulièrement sensible au niveau du service, et plus généralement pour tout ce qui concerne les métiers de salle", ajoute Mickaël Lasne.
Le chômage bride les chances de carrière
Si les possibilités de trouver des stages sont donc bien réelles en Espagne, les chances d'y faire carrière s'amenuisent. Dans un pays qui compte désormais un taux de chômage de 24,4 % (50 % chez les jeunes de moins de 25 ans), les métiers de l'hôtellerie et de la restauration sont également affectés. Parmi les conséquences de cette conjoncture, selon Mickaël Lasne : "La qualité de travail n'est plus appréciée à sa juste valeur, et les entreprises préfèrent recruter un stagiaire ou une personne sans expérience à moindre coût plutôt que d'investir dans le salaire d'une personne expérimentée." C'est aussi la conséquence de l'évolution rapide de l'hôtellerie-restauration qui a "brûlé les étape" en Espagne, conclut le consultant.
Publié par Francis MATÉO