En l'absence de touristes, ils chouchoutent leurs voisins

Paris (75) Pour les professionnels la restauration comme de l'hôtellerie, les habitants du quartier représentent un formidable vivier de clientèle.

Publié le 03 mai 2017 à 13:07

Alors que l'office du tourisme de Paris annonce le retour des touristes avec un taux de fréquentation équivalent à décembre 2014, les restaurateurs et hôteliers ont mis en place, bien en amont, des stratégies de remplissage pour palier l'absence des visiteurs étrangers.

Chez Moncoeur (Paris, XXe), "nous conservons toujours une table pour les voisins quoi qu'il arrive", explique Orso Filippi, le propriétaire de ce restaurant perché sur la colline de Belleville. Il désigne ainsi un monsieur qui traverse la place : "C'est un voisin, il vient manger au moins une fois par semaine. Les riverains sont des clients fidèles, il ne faut pas les décevoir." Soigner le voisinage peut se révéler judicieux pour éviter les plaintes et les nuisances mais, au-delà des bons usages, les habitants du quartier représentent un formidable vivier de clients.


Des habitants qui ne veulent plus entendre parler des locations saisonnières

L'hôtel Bass, établi au coeur des Abbesses (Paris, XVIIIe), l'a bien compris. Depuis un an, le patron du groupe Madéhô, Antoine Arvis, a initié une campagne d'affichage pour séduire les Montmartrois. "Je suis arrivé en décembre à la direction de l'hôtel Bass. La campagne était déjà lancée avec des retombées mesurables. Nous offrons, selon la période, entre 10 et 15 % aux habitants du quartier qui souhaitent, par exemple, accueillir leur famille pour des fêtes et qui ne peuvent pas la recevoir dans leur petit logement. Les affiches, drôles et conviviales, invitaient les voisins à loger belle-maman pour Noël chez nous à un tarif privilégié", explique Pierre-Antoine Fichaux, le directeur de l'hôtel. Il pense que cette stratégie de proximité pourrait s'étendre aux autres établissements de ce groupe de six hôtels parisiens, "même si à Montmartre spécifiquement, notre activité s'est toujours partagée à parts égales entre les étrangers et les locaux."

Le directeur note le bon accueil du quartier qui voit dans cette démarche la volonté de participer à la vie sociale en facilitant les événements familiaux. Une stratégie qui s'inscrit à un moment clé alors que la ville de Paris et l'administration fiscale chassent les prédateurs de l'économie participative qui ont fait fuir les Parisiens des quartiers touristiques. Les voisins semblent préférer un service personnalisé à l'hôtel plutôt qu'une location Airbnb au même prix car ils en subissent les nuisances, parfois au-dessus de leur tête, dans leur immeuble.

"Nous avons beaucoup d'anecdotes comme cet habitant du quartier qui a loué une chambre avec les 15% de remise parce qu'il avait perdu ses clés ou encore un couple victime d'une inondation qui est resté trois semaines chez nous", s'enthousiasme Pierre-Antoine Fichaux, qui souhaite modifier son système de réservation afin de mieux quantifier la fréquentation de son établissement par les habitants du quartier. Et pour leur accorder la remise de 10 à 15 %, il n'envisage pas, dans un grand éclat de rire, de "demander une preuve de résidence comme la facture de la crèche !".


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Publié par Francois PONT



Commentaires
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Yves Cinotti

mardi 2 mai 2017

Je me permets de vous rappeler que le verbe pallier (avec deux 'l') est un verbe transitif direct (cf. http://www.academie-francaise.fr/pallier) donc : 'pallier l'absence des visiteurs étrangers'. Un correcteur bénévole.

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